Ecole gratuite d'écriture

Il est bien connu qu’en France ce sont les lois Ferry sur l’école primaire qui instituèrent, en 1881 et 1882,  la gratuité pour tous de l’école, l’enseignement public laïque et l’instruction obligatoire. Avant cela, l’enseignement était surtout laissé à l’initiative privée, notamment religieuse. A Orléans, il semble qu’aucune étude n’ait été menée sur l’histoire de l’enseignement et la mise en place du système scolaire public. Ce sujet serait bien vaste à traiter en quelques lignes et mériterait des recherches approfondies. Toutefois, sans attendre une étude exhaustive, on peut déjà s’arrêter sur certains cas qui méritent attention.

Ainsi, en parcourant, la sous-série 1R consacrée à l’enseignement, on découvre deux dossiers qui évoquent la question d’une école gratuite d’écriture située à Orléans. Les dossiers contiennent des documents datant de 1793 à 1833. Lorsqu’on interroge les annotations, réalisées sur les délibérations du Conseil municipal, on trouve, en fait, des renseignements remontant à 1790.

Mais par chance, l’un des dossiers contient un historique de l’école. Cet  historique, écrit en 1793, serait sûrement à vérifier. On y apprend que le citoyen François Duplessis, professeur d’écriture et d’arithmétique, tient son établissement depuis 36 ans. Toujours d’après ce document,  l’école aurait été fondée par Louis d’Orléans puis confirmée par Louis-Philippe, son fils et enfin, Louis-Philippe Egalité, son petit-fils, tous successivement ducs d’Orléans. L’école aurait donc été créée en 1757, information qui serait à recouper avec d’autres sources. En effet, Louis d’Orléans décède en 1752. Il y aurait donc une confusion avec la date du fondateur ou l’âge de l’école.

L’objet de cette école est d’instruire gratuitement 36 élèves. Les membres du Conseil municipal de la Ville en choisissent 24. Les administrateurs de la Maison de bienfaisance en sélectionnent 12 parmi leurs résidents. L’institution bénéficie d’une dotation des ducs d’Orléans jusqu’à la Révolution. Après cette date, alors que les lois révolutionnaires affirment que l’instruction doit être à la charge de la Nation, la municipalité décide de reprendre l’école Duplessis à son compte. L’école devient ainsi une école publique d’écriture et d’arithmétique. Duplessis y poursuit son œuvre.

De la vie de l’école, à ce stade des recherches, on ne sait pas grand-chose. Il y a eu apparemment trois responsables successifs : François Duplessis, Dinomé puis Segouin. L’école ferme ses portes le 1er janvier 1834 à la suite d’une décision du Conseil municipal dans laquelle on ne trouve pas d’explication sur les raisons de la fermeture. Il semble qu’il y a ait eu 2 classes au moins. Et qu’à une période, une partie des élèves bénéficiait d’un enseignement totalement gratuit et pas d’autres. L’école ne semble accessible qu’aux garçons.

A la suite d’un concours sans doute annuel, la Ville remettait des prix sous forme de livres classiques aux élèves les plus méritants. D’ailleurs, les deux dossiers conservés par les Archives municipales renferment des travaux d’élèves, des listes de lauréats ainsi que des certificats de présence et de bonne conduite. A l’inverse, on trouve aussi des lettres de plaintes et de renvois d’enfants indisciplinés.

Si vos ancêtres étaient orléanais, peut-être ont-ils suivis des cours à l’école d’écriture de la Ville ? Si c’est le cas, sachez qu’il existe des listes annuelles d’élèves et des bons d’admission.

Ces deux dossiers sont consultables dans notre salle de lecture. Il est aussi possible de trouver des éléments à partir des délibérations du Conseil municipal en ligne. N’hésitez pas à venir faire des recherches ou à nous contacter pour en savoir plus.

En savoir plus 

1R4004 Ecole gratuite d'écriture. - Règlement du 5 ventôse an IX, extrait (copie, s.d.). Ouverture des cours : état des élèves et discours du maître (an XI, 1806). Inscription des candidats aux places vacantes (av. affiches) (an III, 1817). Admissions : demandes, correspondance (échantillons) (1809-1819) ; certificat (échantillon) (1831-1833). Effectifs, mouvements des élèves (an IX-1822, 1829-1832). Certificats de présence et de bonne conduite (échantillons) (1818-1822). Pages d'écriture d'élèves (échantillons) (ca. 1817-1819).   1794-1833
1R4005 Ecole gratuite d'écriture. - Rapports sur les travaux et l'assiduité des élèves (an XII-1823, 1829-1833). Exercices publics et distributions des prix (1801-1830). Hommage des élèves au Maire (1816). Elèves indisciplinés ou trop souvent absents : punitions et renvois, correspondance (1808-1821). Personnel : Duplessis, demandes relatives à son traitement et demandes de certificats d'activité (1793-an III) ; Dinome, avis de changement d'horaires des cours (13 germinal an XIII) ; Segoin, proposition de faire payer aux élèves une rétribution (1832) ; suppression de l'école et versement d'une indemnité (1833). + Concerne en particulier de 1793 à l'an III l'origine de l'école et le mode de recrutement des élèves.                                                                                                  1793-1833

Date de modification : 26 juin 2017

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