1815 : la police s'organise à Orléans

Née sous l’Ancien Régime, la police urbaine s’organise durablement à partir de la Révolution française. Ainsi, la loi du 14 décembre 1789 confie le pouvoir de police aux maires. A cette époque, l’exercice repose sur la garde nationale, composée uniquement de citoyens. L’État fixe le nombre de commissaires de police proportionnellement au nombre d’habitants des villes et les nomme directement avec avis éventuel du maire. Ce dernier, sous la tutelle du préfet, est chargé de l’organisation territoriale, de l’attribution des missions, des locaux et moyens matériels, de la rémunération et du recrutement des agents communaux qui secondent les commissaires. C’est au maire que les forces de police rendent compte journellement de leurs activités via des rapports écrits.

Avant 1800, Orléans compte huit commissariats dont l’un a une fonction d’inspection générale. Au XIXe siècle, la Ville d’Orléans fait évoluer le nombre des arrondissements de police en fonction de ce qu'autorise l'État et, de manière sous-jacente, au regard des préoccupations sécuritaires du moment. Ainsi, entre 1800 et 1920, la ville va successivement connaître des réductions et des augmentations pour finalement se stabiliser à quatre commissariats d’arrondissement et un commissariat central.

La collection d'affiches rend partiellement compte de l'organisation de la police d'Orléans. Ces informations sont à compléter avec les dossiers administratifs relatifs au personnel municipal (série K) et à la police (série J).

Au sein de la collection d'affiches, un exemplaire de 1815 évoque la question des commissariats de la ville. Nous sommes en mai 1815 et le maire d'Orléans annonce une nouvelle organisation terrtoriale. La mairie - installée alors à l'Hôtel Groslot - est le siège du commissariat central. C'est là que la population doit s'adresser. Par ailleurs, la ville est divisée en deux arrondissements : est et ouest, dirigés chacun par un commissaire différent. Un quatrième commissaire gère la surveillance des étrangers, le visa des registres d'aubergistes et logeurs de chambres garnies. A ces quatre fonctionnaires sont adjoints quatre appariteurs, chargés d'enquête et de remises de plis.

On peut noter une chose assez particulière, qu'on ne verrait sûrement plus en nos années 2000 : au nom des commissaires sont adjoints leurs adresses personnelles ! Preuve sans doute que la population doit pouvoir trouver le commissaire de police d'une part mais, peut-être aussi, qu'on doit pouvoir identifier sa présence dans la ville à une heure où il n'y a pas de bâtiment spécifique pour les commissariats de quartier.

L'affiche rappelle d'ailleurs que "fonctionnaire et agents de la police doivent être reconnus et respectés dans leurs fonctions respectives". Elle indique aussi que l'autorité hiérarchique de la police reste incarnée par le préfet et le maire auxquels la population peut continuer à s'adresser.

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Date de modification : 9 novembre 2018

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