Un quartier résidentiel avant tout

Le quartier des Champs-Elysées est principalement résidentiel. Peu de surfaces commerciales sont prévues. Le cahier des charges du lotissement indique qu’aucun lot ne peut avoir une façade de moins de 7 mètres. Les acquéreurs ont l’obligation de construire dans un délai de 2 ans maximum. Les immeubles doivent être en pierre uniquement ou en pierre et en briques ou bien en ciment avec un ravalement imitant la pierre. Ils doivent comporter au minimum un étage au-dessus du rez-de-chaussée mais ne doivent pas excéder 14 mètres de haut en tout.  Les corniches ou balcons sont à établir à une hauteur de 10,35 mètres au-dessus du niveau du trottoir dans les rues Théophile-Chollet et Fernand-Rabier.

La majorité des constructions est réalisée entre 1930 et 1934. L’architecte orléanais Roger-Clovis Croissandeau est l’auteur de 33 édifices du quartier, soit 40 % des réalisations, loin devant Constant Coursimault qui en compte 4 à son actif. Roger-Clovis Croissandeau installera d’ailleurs son domicile et son atelier rue Théophile-Chollet.

Dès l’origine, l’aménagement du quartier des Champs-Elysées est en proie à de grandes difficultés de construction dues à la nature du sol mal appréhendée. A l’époque, les sondages ne sont pas encore une technique répandue, voire obligatoire. Or, le terrain du quartier de l’Etape est fait de calcaire de Beauce ce qui pose des  problèmes pour la réalisation des fondations. Il faut alors avoir recours à des techniques de renfort plus coûteuses et qui ralentissent les chantiers.

Si la distribution des pièces reste traditionnelle pour l’époque, les logements intègrent des éléments de confort moderne comme le chauffage central à thermosiphon comprenant une chaudière à charbon et la diffusion via des radiateurs en fonte ainsi que des salles de bain avec générateur d’eau chaude. Les habitations sont agrémentées de garage en rez-de-chaussée et ouvrant sur rue, ce qui représente une grande nouveauté à l’heure où l’automobile se développe.

La modernité se lit également sur les façades Art déco, style encore en vogue au début des années 1930. Ainsi, des éléments géométriques, des feuillages ou encore des roses stylisés réalisés sur le ciment des façades et dans les éléments de menuiserie et de ferronnerie agrémentent les immeubles. Les balcons et les bow-windows constituent également des éléments nouveaux.

En 1928, Paul Bernard veut fonder une Société anonyme pour la construction d’un groupe d’habitations à bon marché (HBM), ancêtre des HLM actuels. Dans son projet, il indique qu’il existe à Orléans une pénurie de locaux de « moyennes conditions ». Selon lui, les classes moyennes paient cher pour des logements incommodes.

L’ensemble HBM serait à destination des fonctionnaires et employés chargés de famille. L’avant-projet prévoit 145 logements de 3 types répartis sur 7 étages avec rez-de-chaussée à usage commercial. Pour la réalisation, Paul Bernard demande une dérogation au cahier des charges du lotissement. En effet, l’ensemble HBM serait plus haut que ce qui est autorisé.  La municipalité n’adhère pas à cette opération qui ne verra pas le jour.

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