Du Muséum au MOBE

Le nouveau muséum d’Orléans

Dès 1972, la municipalité envisage de poursuivre les 2ème et 3ème tranches de travaux comprenant, la construction d’un nouveau bâtiment et l’agrandissement du musée existant. En 1974, l’architecte Jacques Bruneteau est désigné pour la réalisation du projet, mais ce n’est qu’en 1982 que la Ville acquière les terrains pour l’implantation du nouveau bâtiment.

Les travaux sont lancés en 1986, date de la pose de la première pierre. Le futur établissement s’inscrit alors dans le projet d’aménagement du quartier gare pour bénéficier, à terme, d’une situation géographique privilégiée, dans une zone animée, à proximité de la gare routière et de la gare SNCF.

L’extension de 4 000 m2 et la réorganisation future des 2 000 m2 existants sont budgétées pour une enveloppe totale de 62 millions de francs (hors taxe). Le Conseil général du Loiret finance le projet à hauteur de 14 millions. La Ville souhaite que l’opération puisse être considérée comme pilote, mais n’obtient pas de dotation du ministère de tutelle, le ministère de l’Education nationale.

Le bâtiment neuf de 4 niveaux sur sous-sol est inauguré le 28 février 1989 par le maire, Jean-Louis Bernard. Dans son discours, le maire rappelle que la réalisation s’inscrit dans un schéma culturel local et régional qui marque le renouveau des musées d’histoire naturelle de province. Le projet est ambitieux et novateur avec notamment le développement des infrastructures d’accueil du public : création d’ateliers de démonstration au sein même des expositions, interventions des spécialistes des organismes scientifiques associés au projet (BRGM, INRA, CNRS), mise en dépôt de pièces de qualité par le Muséum national, création du musée des enfants. Le 4e étage dispose de trois auditoriums de 45, 67 et 126 places, d’une cafétéria de 40 places, d’un planétarium. Ce plateau est utilisé par la Ville, par des groupes scolaires ou par le musée lui-même, avec des possibilités de location à des organismes extérieurs.

L’établissement est doté d’un nouvel emblème : un héron aux ailes déployées commandé à l’artiste orléanais François Soulas. Le dessin est utilisé pour la création d’une nouvelle enseigne et comme logotype pour le nouveau muséum d’Orléans. L’oiseau d’une envergure de 6 mètres par 6 réalisé en aluminium laqué bronze est apposé sur la façade du bâtiment. La nuit, l’enseigne est éclairée par un néon placé à l’intérieur du métal. Une autre enseigne lumineuse en néon est apposée au fronton du bâtiment. Elle est constituée de lettres de style Piccadilly en vogue à l’époque et du texte « MUSÉUM » qui signale l’établissement. 

La dernière phase de réaménagement du bâtiment initial débute en septembre 1989. Les surfaces d’exposition augmentent de 54 m2, deux serres tempérée et tropicale de 352 m2 sont créées sur la toiture. De 1991 à 1994, la muséographie de la totalité des expositions permanentes est renouvelée : aquariums, vivariums, insectariums et évocation d’un cabinet de curiosité sur le premier plateau ; mammifères et oiseaux sur le deuxième ; sciences de la terre sur le troisième.

 

Le MOBE

Au tournant du 21e siècle, le muséum d’histoire naturelle d’Orléans opère une nouvelle mutation et s’appelle désormais le muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement. Fermé depuis août 2015, le futur MOBE doit rouvrir en 2020.

La phase de programmation du projet architectural et muséographique se déroule de 2015 à 2018, la phase d’étude de 2017 à 2019. Les travaux de démolition sont lancés en 2018, suivis des travaux en eux-mêmes à partir de 2019 jusqu’en 2020.

En parallèle, un important travail s’opère sur les collections et notamment les travaux d’inventaires, l’aménagement de réserves, le conditionnement des collections afin d’assurer leur protection pendant les travaux, la restauration des collections d’animaux naturalisés faisant intervenir une équipe de 13 spécialistes. Le budget global de transformation du musée est évalué à 16 millions d’euros.

Avec une collection de plus de 430 000 spécimens, la mission scientifique du MOBE est d’étudier, de conserver, d’expertiser, de classer, de préserver et de valoriser cette base de connaissance. Le nouveau muséum s’intéresse aux enjeux scientifiques de notre époque, parmi lesquels les enjeux environnementaux.

13 entreprises interviennent dans la maitrise d’œuvre du projet. A l’extérieur, le cabinet d’architecte Joly&Loiret propose au visiteur une expérience qui débute dans l’espace public. Associant l’architecture et le végétal, une serre bioclimatique urbaine est visible dès le parvis. L’entrée se fait ensuite dans un hall très ouvert et spacieux disposant d’une boutique. Le premier étage est consacré aux expositions temporaires ; le second est dédié à l’évolution et à la biodiversité, avec un atelier pour les adultes et un centre de documentation ; le troisième, doté d’un atelier pédagogique, aborde le fonctionnement d’écosystèmes avec l’exemple des milieux régionaux : Loire, Sologne, Beauce. Le quatrième niveau se présente comme un tiers-lieu ouvert équipé d’une cafétéria, de salles de conférences et d’un forum. Cet étage a une vocation citoyenne qui vise à favoriser le développement de l’esprit critique, le développement du pouvoir d’agir de chacun et permettre à tous de faire des choix éclairés. Une serre à la verticale clos le parcours, pensée comme une véritable vitrine végétale évoluant au fils des saisons. Elle permet aux visiteurs de redescendre le long d’une façade intégrant des plantes du territoire ligérien.

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