Le recrutement et les activités proposées

Durant les premiers mois de guerre, Marie Chassot se concentre sur la réinsertion des blessés de l'hôpital-dépôt de convalescents du quartier Louis-Rossat. A partir du moment où l'école est officiellement créée, l'offre est élargie à la Ve Région militaire. Dans le Loiret,  le préfet Urbain Vitry informe les maires du département des bienfaits de l’Œuvre Orléanaise de rééducation professionnelle et de placement des Mutilés de Guerre. Il encourage les maires à informer les blessés soignés dans leur commune. En parallèle, on sait, grâce à des rapports du commissariat de police d’Orléans, que des soldats serbes mutilés sont transférés rue Chappon. Les soldats serbes, reconnaissables grâce à leur tenue, posent au côté de Marie Chassot, sur certaines photographies. On retrouve également un dictionnaire franco-serbe dans les archives familiales.

Pour faire connaître au plus grand nombre les ateliers proposés, des campagnes d'affichage sont menés. L’Œuvre orléanaise propose différents ateliers de cordonnerie, de sellerie, de vannerie, de travail du bois, de menuiserie, de coiffeur, de brossier, de chaisier, de chauffeur, de comptabilité, de dactylographie, de sténographie, de dessin, de mécaniciens ajusteurs et des cours d’instruction générale. Le suivi des cours est gratuit. Les mutilés sont rémunérés pour leur travail. Ils touchent immédiatement une partie de leur salaire. Le reste est placé dans l'objectif de constituer un pécule qui sera délivré à la fin de l'apprentissage, soit à la sortie de l'école.

Les travaux des mutilés sont proposés aux orléanais. On trouve dans la presse des annonces pour la vente de paniers d'osier ou encore pour la réparation de chaises. A l'occasion du mois de l'or dans les écoles, en 1916, les mutilés fabriquent également des "souvenirs" en carton illustré d'un dessin original de Poulbot. Ces souvenirs, noués par des liens tricolores et qui peuvent servir de portefeuilles, sont offerts par les écoliers à ceux qui donnent de l'or.

Le 4 février 1916, Marie Chassot rédige un rapport qui fait état des ateliers en fonction, des durées d’apprentissage, du nombre de places disponibles, des postes et emplois possibles en fonction du handicap ainsi que de la rémunération des apprentis. De même, elle établit un bilan des résultats obtenus par l’Œuvre orléanaise pour la rééducation et le placement des mutilés de la guerre pendant la période du 1er juillet 1915 au 1er février 1916. Elle mentionne que 450 mutilés ont été rééduqués ou rendus à leur ancien métier, c'est-à-dire essentiellement l'agriculture, 150 ont suivi des cours d’instruction dont un certain nombre d’Algériens, Tunisiens, Marocains qui ont également fréquentés les ateliers.

En 1917, le préfet évoque le placement de 700 mutilés depuis le début de la guerre.

Les résultats obtenus par l’Ecole de Marie Chassot ont une telle renommée que des sollicitations pour des placements viennent de différentes ville de France :

-  La Fédération Nationale d’Assistance aux mutilés des Armées de terre et de mer de Paris qui souhaite pouvoir placer des blessés de guerre pour trouver des situation et emplois à Orléans.

-  la Fédération des Mutilés & Réformés blessés de guerre de Maine-et-Loire à Angers sollicite également l’Œuvre pour les cours donnés en section Imprimerie.

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