Couleurs contemporaines

Au tournant du XIXe et du XXe siècle, les constructions en verre, en fer et en fonte font leur apparition dans l’architecture française. Orléans comptera plusieurs édifices de ce type comme la gare ou les halles du Châtelet. Les documents d’époque mentionnent cette nouvelle architecture et le recours à ces nouveaux matériaux. Mais, les témoignages ne font pas mention des couleurs ni surtout de leur perception par les Orléanais.

Dans les années 1990, le verre est à nouveau utilisé dans les constructions orléanaises comme à la Médiathèque ou à la Faculté de Lettres. Le jeu des transparences et la lumière donne alors des tons gris, verts ou bleutés selon les heures de la journée et les saisons.

Les immeubles construits dans les années 1950 et 1960, comme aux Blossières ou à l’Argonne, sont dépourvus de couleurs. Il faut attendre les années 1970 et 1980 pour que la couleur intègre le parti pris architectural dans la construction. Les barres d’immeubles sont alors agrémentées de murs peints ou encore de parements en briques ou en tuiles colorées. Les couleurs sont intégrées au programme d'urbanisme ce qui participe notamment à la création d’identité dans les quartiers récents. Les urbanistes et architectes considèrent alors que la couleur est nécessaire au bien-être des habitants et qu’elle sert à délimiter les espaces. Néanmoins, les teintes choisies sont à nouveau liées au phénomène de mode et à la façon dont les contemporains les perçoivent. Lors des réhabilitations, les couleurs d’origine ne sont pas forcément maintenues. C’est le cas des immeubles du Pont Bannier, peints récemment de bandes grises, blanches et rouges. Les années 2010 sont désormais celles des couleurs vives, parfois fluorescentes, associées à des jeux de lumières et de matières qui associent la pierre, la brique, le bois, le verre et le fer.

Alors qu’il n’existe pas de documents d’archives permettant de restituer fidèlement la couleur des édifices construits par le passé, les documents contemporains d’archives se font plus précis. Les matériaux de construction sont identifiés ainsi que les teintes employées, repérées parfois sur des échelles chromatiques. La photographie, quand elle ne s’altère pas avec le temps, peut également servir de témoin pour ceux qui chercheront, dans le futur, à restituer les couleurs passées de la ville.

 

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