Une nouvelle Orléans

Le 20 mars 1959, Roger Secrétain est élu maire d’Orléans. A la même époque, le domaine de La Source, situé sur la commune de Saint-Cyr-En-Val, est mis en vente par les héritiers de la famille Boucard, propriétaire du lieu depuis 1884. Le nouveau maire d’Orléans y voit l’occasion de relancer la croissance de la ville d’Orléans, alors concurrencée par des communes de l’agglomération telles Fleury-les-Aubrais ou Saran.

Le domaine de La Source est bien différent de l’urbaine Orléans, nouvellement reconstruite. C’est un espace champêtre et arboré où le Loiret, affluent de la Loire, prend sa source au lieu-dit « Le Bouillon ». Sous l’Ancien Régime, le lieu était la propriété des moines de Micy. Au 16e siècle, un château y est édifié. Ce dernier est loué à vie à Lord Bolingbrocke, personnalité influente dans le gouvernement britannique et dans le monde littéraire au 18e siècle. L’endroit devient alors le lieu de villégiature d’hommes de lettres et d’intellectuels renommés comme Voltaire.

Au sud du domaine de La Source, se trouve celui de Concyr, également pourvu d’un château. En 1959, la ville d’Orléans, associée au département du Loiret, profite de l’occasion pour négocier l’achat de cet autre domaine. L’objectif est de constituer une réserve foncière complémentaire qui permettra l’extension du projet initial.

Une fois ces acquisitions finalisées, la ville d’Orléans obtient le rattachement juridique de cet ensemble à son territoire. Par arrêté préfectoral du 26 avril 1962, Orléans s’accroît officiellement de 718 hectares. La ville-centre et sa nouvelle extension, toutes deux distantes de dix kilomètres, sont désormais liées par une mince bande de terre serpentant vers le sud entre Saint-Jean-le-Blanc et Olivet.

A La Source, le projet d’aménagement de Roger Secrétain est considérable. L’objectif est de créer une ville nouvelle et d’y installer une université modèle. La conception d’ « Orléans II » est confiée à l’architecte-urbaniste Louis Arretche, contributeur de la reconstruction de Saint-Malo. Le chantier qui débute alors dure deux décennies. Habitat collectif, bâtiments d’administrations et centres de recherche sortent progressivement de terre.

 

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