Le rêve d'une nouvelle ville : le centre artistique et intellectuel

Les différents plans de reconstruction évoquent la question des équipements à implanter dans la ville, notamment les équipements culturels. Le théâtre municipal, situé jusqu'alors place de l'Etape (actuel Centre municipal) ainsi que la salle des fêtes située au centre du Campo Santo sont jugés insuffisants et obsolètes. Là encore, les destructions causées par la guerre offrent l'opportunité d'imaginer la
construction d'un bâtiment neuf et moderne au cœur de la ville.


En effet, les premières études menées par l'architecte Pierre Sardou démontrent qu'il est inenvisageable de reconstruire un édifice neuf et imposant à proximité de la cathédrale. Il apparaît alors souhaitable d'édifier le nouveau théâtre sur la « place de la Poste », baptisée un temps « place Ronde » ou « place du Théâtre » puis finalement, en septembre 1944, « place du Général-de-Gaulle ». « Pour équilibrer, dans une certaine mesure, l'effet de la cathédrale à l'autre extrémité », le Conseil municipal demande l'érection d'un bâtiment monumental à l'ouest de la rue Jeanne-d'Arc prolongée, dans un triangle compris entre la rue Notre-Dame-de-Recouvrance, la rue des Carmes et la future rue Henri-Roy.


L'étude du Centre intellectuel et artistique est confiée à Claude Ferret et Paul Domenc, architectes agissant sous la direction de Pierre Sardou. La municipalité souhaite regrouper en un même lieu le théâtre, la salle des fêtes, des salles de conférences, de réunions, d'expositions et de bals voire un cinéma municipal. Plus de trois mille personnes pourraient y être accueillies. Composé de plusieurs étages,
le bâtiment en pierres de taille serait orné de moulures, sculptures et bas-reliefs, dallé de marbre ou de mosaïque.


Dans sa séance du 30 juillet 1943, le Conseil municipal émet le vœu que le terrain situé à l'ouest de la place Ronde soit réservé par le Ministère de la Reconstruction.
L'Etat s'inquiète cependant de la capacité financière de la Ville. Il craint que le projet n'aboutisse pas et qu'il reste « un vide au centre même d'Orléans ».


L'approche de la Libération et sa vague de bombardements alliés entraînent la suspension de tous les projets. Le plan de 1945 reprend cependant l'idée d'implanter le théâtre et la salle des fêtes sur la nouvelle place du Général-de-Gaulle. On ne parle plus de « Centre intellectuel » mais de « Foyer orléanais ». Cependant toutes les composantes du bâtiment demeurent. Dix ans plus tard, l'idée d'un centre intellectuel et artistique est définitivement abandonnée. C'est l'immeuble de la Sécurité sociale qui sera finalement construit en lieu et place.

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