Les journées de bombardements : la ville en flammes

Du fait de leur position stratégique au nord de la Loire, les ponts orléanais se trouvent être naturellement une cible de premier choix dans l’éventualité d’une attaque aérienne. La ville a de fait subi un premier bombardement dans le quartier des Murlins le 6 juin. Dès lors, l’inquiétude va grandissant à mesure que la progression de la Wehrmacht se poursuit. Dès le 13 juin, nombreux sont les Orléanais qui commencent à quitter la ville. Le lendemain, les ponts sont minés par le génie français.

15 juin : Les premières bombes tombent à 2 heures 55 précisément, touchant la rue Bannier et le quartier environnant. Des maisons s’effondrent et un incendie commence à se déclarer. Des engins éclatent ensuite au sud du fleuve, avant qu’une troisième vague ne détruise un garage rue du Faubourg-Bannier et une partie de l’hôtel Saint-Aignan.

Alors que l’incendie de la rue Bannier s’étend jusqu’à envelopper la place du Martroi, la Luftwaffe réapparaît vers 16 heures dans le ciel d’Orléans. Les premiers projectiles tombent dans la Loire, sans atteindre les ponts. En revanche, la rue Royale est touchée. L’incendie qui en résulte détruit un îlot entier dans ce secteur. La place Sainte-Croix est elle aussi affectée, sans dommage toutefois pour la cathédrale.

Après quelques heures d’accalmie, les bombardements reprennent au soir. Si le secteur des quais est particulièrement visé, les témoins peuvent constater le lendemain la destruction d’une grande partie du centre-ville.  A 10 heures 30 et 13 heures 30 environ, les dernières bombes tombent à proximité des ponts, finalement détruits par le génie français à 15 heures, à l’exception du pont de Vierzon : les premières troupes allemandes sont déjà entrées dans la ville. Des réfugiés et des militaires français demeurés sur le pont George-V disparaissent dans le fleuve. On compte ce dimanche 16 juin 97 morts identifiés dans l’hôpital et qu’on enterre provisoirement, à la hâte.

Le bilan est ainsi très lourd. Outre les pertes humaines,  une patrie du patrimoine de la ville a disparu : tel est le sort de la maison de Jeanne d’Arc, des Archives départementales et de l’église Saint-Paul. Les ruines dominent désormais le centre-ville. Notons enfin que la plupart des destructions sont davantage le fait des incendies que des destructions dus aux bombardements eux-mêmes ; le 25 juin, date d’entrée en vigueur de l’armistice, tous les feux ne sont pas encore maîtrisés.

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