Dans les rues d'Orléans

A ce jour, aucune étude n’a été menée sur l’histoire, le développement et la réglementation de la publicité à Orléans. Pourtant, comme dans d’autres villes, et comme l’attestent les documents d’archives, la publicité gagne les rues de la cité johannique au moins dès la fin du 19e siècle.

Quelques cartes postales montrent l’essor de l’affichage sauvage. Les panneaux de chantier, dans un centre-ville en pleine mutation, semblent offrir un cadre idéal. De plus, les murs des bâtiments, qui drainent de la population, comme les Halles, ou qui se situent sur les voies passantes, servent de supports aux colleurs d’affiches. Il n’y a pas de considération pour l’ancienneté de l’édifice ou celle du quartier, ni de notion de pollution visuelle. En 1910, une loi prohibe l’affichage sur les monuments historiques ou les sites à caractère artistique ou naturel classés ainsi que dans le périmètre des monuments désignés. La Ville publie régulièrement des arrêtés définissant les périmètres et les bâtiments interdits à l’affichage, preuve que celui-ci interroge à l’échelle locale. Elle loue néanmoins parallèlement les murs de certains bâtiments publics pour satisfaire les annonceurs.

Pour contrecarrer les interdictions, la municipalité doit organiser la publicité dans la ville. L’implantation d’un mobilier urbain spécifique est l’occasion de déterminer progressivement des emplacements publicitaires réservés, relayés par les annonces sur les tramways puis les bus ou encore par les enseignes de magasins. L’affichage fait l’objet d’adjudication auprès d’annonceurs chargés de gérer la rotation des publicités, l’entretien, voire l’acquisition du mobilier urbain. Les toilettes publiques seront l’un des premiers vecteurs de la publicité dans la cité. Néanmoins, pour le passant, il est sûrement délicat de porter le regard vers l’urinoir tant décrié et suspect. Le territoire orléanais est finalement parsemé du mobilier urbain propre à la publicité : colonne Morris ou de type Morris, panneaux de bois sculpté sur les bâtiments ou encore écussons sur les lampadaires. Sans qu’il n’y paraisse, ce mobilier n’aura de cesse d’évoluer au gré des modes et du design jusqu’à nos jours.

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