Les raffineries de sucre

Le raffinage du sucre s’est implanté à Orléans vers 1640 grâce à la famille hollandaise des Vandeberghe qui fonde la première raffinerie. Le sucre de canne brut, provenant des Caraïbes, est acheminé au port de Nantes. Celui-ci est ensuite transporté par bateau sur la Loire jusqu'à Orléans. L'implantation de raffineries a un impact économique sur la ville. En effet, la fabrication de sucre fournit du travail dans les raffineries elles-mêmes, mais accroît aussi l’activité d'autres corps de métiers. En effet, les ateliers de poterie et les papeteries fabriquent les pots nécessaires à la conservation et le papier d'emballage des pains de sucre.

La perte des colonies et le blocus anglais provoque une baisse de l'approvisionnement en matière première. De 32 établissements en 1793, Orléans n’en compte plus que 9 en 1814. Ils connaissent d’ailleurs de grandes difficultés à survivre. Enfin, le port de Nantes est progressivement abandonné au profit de celui du Havre d'où les marchandises sont emmenées à Paris et non à Orléans. Ces difficultés touchent également les autres corps de métiers liés au sucre. Afin de faire cesser la pénurie de matière première, les autorités s'efforcent de trouver un substitut à la canne à sucre. Plusieurs végétaux cultivés en France, comme le raisin qui peut être fourni en quantité à Orléans, sont évoqués, mais c'est finalement la betterave à sucre qui va être favorisée. À cette époque, on trouve des raffineurs du nom de Rime, Crignon de Bonvalet, Allard ou Robert des Francs. Cependant, cette industrie rencontre des difficultés en raison de la concurrence des villes bordant Paris et celle des grands ports maritimes. En 1830, on dénombre 12 raffineries de sucre, contre 4 en 1840 et 1 en 1850 : la fin de cette industrie est irrémédiable.

La dernière raffinerie de sucre à Orléans semble être celle de Jules Chavannes. Vers 1850, elle ferme ses portes : c'est la fin d'une industrie qui existe à Orléans depuis le XVIIe siècle.

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