Comprendre les archives

Organisation et vocabulaire indispensable pour faire des recherches

Comprendre les archives : organisation et vocabulaire

Un service d'archives n'est pas une bibliothèque. Pour devenir chercheur occasionnel ou assidu voire devenir archiviste, il faut comprendre non seulement comment les choses s'organisent mais aussi le vocabulaire. Tout cela dans un seul but : trouver le ou les dossiers qui renferment l'information que vous recherchez !

Avant la lecture de cette présentation, un avertissement s'impose : entre la théorie règlementaire et la pratique de terrain, il peut y avoir des écarts dûs à l'histoire de l'institution qui conserve les archives voulues. C'est le cas à Orléans mais aussi dans de nombreux services d'archives.

Aussi, s'il est recommandé de connaître la pratique archivistique, nous vous invitons toujours à vous tourner vers les archivistes pour les interroger. Ces derniers sauront vous orienter.

L'annuaire des services d'archives maintenu par le Service interministériel de France est idéal pour connaître les services existants.

Qui conserve quoi ?

Les services d'archives des collectivités territoriales mais également les Archives nationales conservent à la fois des archives publiques et des archives privées, mais pour ces dernières, généralement dans une proportion moindre.

En effet, les services d'archives publiques collectent avant tout les dossiers produits par les services administratifs des collectivités auxquels ils appartiennent. Pour faire simple :

  • les archives municipales (ou communales) pour les dossiers produits par les services d'une commune
  • les archives intercommunales pour les dossiers produits par une structure intercommunale (ex. métropole, communauté urbaine...)
  • les archives régionales pour les dossiers produits par les services des régions
  • les archives départementales pour les dossiers du Conseil départemental mais aussi, d'autres fonds d'archives publiques comme les archives des notaires, des communes de moins de 2000 habitants ou encore celles de services déconcentrés de l'Etat .

Dans le cas des archives communales et intercommunales, des ententes peuvent exister donnant lieu à plusieurs possibilités pour la gestion des archives. 

A Orléans, les archives de la Ville d'Orléans et d'Orléans métropole sont un service unique qui gère les archives des deux collectivités. Les autres communes membres de la métropole orléanaise gèrent elles-mêmes leurs archives.

Les périodes en archivistique

De la théorie... 

Les archives publiques en France s'organisent selon 3 périodes qui diffèrent de celles utilisées dans l'enseignement de l'histoire :

  • Archives anciennes : documents avant 1790
  • Archives modernes : documents de 1790 à 1940 en département ou 1982 en commune
  • Archives contemporaines : documents après 1940 en département ou 1982 en commune

... à la pratique

Néanmoins, il peut toujours y avoir des particularités. A Orléans, par exemple, les archives de la ville s'organisent comme suit :

  • Archives anciennes : documents avant 1790
  • Archives modernes : documents de 1790 à 1988
  • Archives contemporaines : documents à partir de 1989

A retenir aussi :

  • les dates indiquées ne sont pas des bornes complètement étanches. Pour des raisons de classement, on peut trouver des documents postérieurs à 1790 dans les archives anciennes, des documents antérieurs à 1790 et/ou postérieurs à 1940 ou 1982 dans les archives modernes ou bien encore des documents antérieurs à 1940 ou 1982 dans les archives contemporaines.
  • pour chaque période, un mode d'organisation différent existe. Si les archives anciennes et modernes s'articulent selon des cadres de classement* règlementaires, les archives contemporaines s'organisent, quant à elles, en fonction de numéros de versement*. Cela va avoir des répercussions sur la recherche.

Le "fonds", une notion souvent évoquée mais pas toujours facile à appréhender

Ensemble des docu­ments de toute nature qu’une per­sonne, phy­si­que ou morale, a pro­duits ou reçus dans l’exer­cice de ses acti­vi­tés, et cons­ti­tués de façon orga­ni­que.

Petit Glossaire de termes archivistiques de l'Association des archivistes français

Opération de tri, classement et description du fonds du Comité de défense de la rue Bannier (51S)
Opération de tri, classement et description du fonds du Comité de défense de la rue Bannier (51S)

Un service d'archives conserve souvent plusieurs fonds. Ainsi, à Orléans, le service d'archives conserve principalement :

  • le fonds d'archives de la Ville d'Orléans qui remonte au 12e siècle
  • le fonds d'archives d'Orléans Métropole et des structures intercommunales antérieures qui remonte à 1964
  • des fonds d'archives privées tels que des fonds de familles (ex. fonds Soudé), des fonds de personnes (ex. fonds Marie Chassot), des fonds d'entreprises (ex. fonds Pagot) ou encore des fonds de société d'économie mixte (ex. fonds de la SAIEM Bourie-Rouge).

On évoque aussi des "sous-fonds" pour qualifier des parties de fonds. Ainsi, et entre autres exemples, les archives d'une direction ou d'un service communal sont un sous-fonds du fonds communal.

On parle de "fonds ouvert" quand de nouveaux dossiers sont encore produits et archivés et de "fonds clos" quand le fonds ne peut plus être enrichi de nouveaux documents.

Nous avons aussi constitué quelques "collections", à savoir un regroupement de documents souvent liés par un thème, entrés par voie extraordinaire, de manière souvent isolée (ex. collection de faire-part). La "collection" reste une pratique à la marge puisqu'en archivistique, on respecte le fonds tel qu'il a été produit par un producteur.

Les cadres de classement

Le cadre de classement des archives est un plan directeur préétabli, qui répartit les fonds et collections en grandes divisions (séries) et subdivisions (sous-séries). Les documents sont désignés par une cotation alphanumérique. Parfois, le cadre de classement doit tenir compte de spécificités locales.

Archives départementales des Deux-Sèvres et de la Vienne

Différents cadres de classement ont été établis au niveau national pour organiser les archives nationales, les archives départementales, les archives communales et les archives hopistalières. 

Ces cadres de classement permettent de répartir les archives constituant un fonds d'archives publiques selon des thèmes (appelés "séries") et sous-thèmes (appelés "sous-séries"). Les cadres de classement s'appliquent aux archives anciennes et modernes. L'organisation des archives contemporaines repose sur une autre logique. 

Le recours aux cadres de classement va déterminer la cotation des dossiers et la création d'instruments de recherche utilisés par les chercheurs. Ainsi, les séries sont caractérisées par l'emploi d'une lettre ou double lettre. Pour les sous-séries, les cadres de classement indiquent l'emploi d'un chiffre avant la lettre de la série.

Exemple avec la lettre D : 

  • série D aux Archives nationales : missions des représentants du peuple et Comité des assemblées (postérieur à 1789)
  • série D en archives départementales : instructions publiques, sciences et arts (antérieur à 1790)
  • série D en archives communales : administration générale de la commune (postérieur à 1790) avec 1D pour la sous-série "Conseil municipal"...

Dans le cadre des archives communales, on applique un cadre de classement pris par Arrêté ministériel du 31 décembre 1926. 

Pour en savoir plus sur les différents cadres de classement, voir "Annexes : Cadres de classement des archives publiques en France ", in La Gazette des Archives, année 1984, n° 125-126, pp. 261-266 ou encore Abrégé d'archivistique : principes et pratiques du métier d'archiviste, pp. 149-153.

Les cadres de classement : quel intérêt ?

Quand on ne sait pas comment chercher ou où chercher, le recours au cadre de classement d'un service permet d'orienter le chercheur vers les instruments de recherche. Le cadre de classement est une immense table des matières ou si on préfère une immense arborescence.

Exemple pour les Archives de la Ville d'Orléans : je cherche des informations sur un gymnase qui aurait été construit vers 1952 à Orléans mais qui n'a pas de nom à l'époque ou dont j'ignore le nom. J'exclue la lecture du cadre de classement des archives anciennes et je me dirige vers les archives modernes. La série M m'indique "Edifices communaux, monuments et établissements publics", puis dans la liste des sous-séries, je trouve "13M - Installations sportives et de loisirs". Je peux alors lire la liste des analyses de l'inventaire de la sous-série 13M pour trouver le dossier voulu. Je peux également compléter avec la série R "Instruction publiques, sciences, lettres et arts" où la sous-série "4R - Sports" va me renseigner non pas sur l'édifice mais sur son éventuelle utilisation par les associations.

A garder en mémoire : 

  • les cadres de classement règlementaires ont pu être adaptés en raison de particularités locales (types particuliers de documents, champs de compétences de la collectivité, histoire des services d'archives et la prise en charge des documents au moment de leur archivage...). C'est le cas notamment pour les archives municipales d'Orléans !
  • dans les services d'archives publiques, la lettre W désigne des archives contemporaines et l'abrégé "Fi" des documents figurés autrement dit aussi des documents iconographiques.
BB11
BB11

Article n°11 la série BB (Administration communale) des archives anciennes d'Orléans.

Et les archives contemporaines : quelle différence ?

Pourquoi une nouvelle organisation ?

Les volumes de dossiers administratifs produits par les services publics après guerre mais surtout les nouvelles compétences ne permettaient plus d'avoir recours aux cadres de classement existants.

Des archives dans l'ordre des "versements" des services

Le principe d'organisation des archives contemporaines publiques a été défini par une circulaire de 1979 pour les archives départementales, une autre de 1983 pour les archives des communes et une dernière de 1986 pour les archives nationales. Les archives régionales et intercommunales utilisent aussi le mode d'organisation qu'on appelle la série W.

La série W représente celle des archives contemporaines. Les archives versées par les services administratifs suivent la logique d'une numérotation en continue ou autrement dit d'un numéro d'ordre.

Exemples : 

- 1W est le premier versement réalisé dans les archives contemporaines. A Orléans, il s'agit du versement de la Direction des affaires financières et du budget.

- 2W est le second versement. A Orléans, il s'agit de la Direction du personnel.

Quand la Direction des affaires financières et du budget a fait d'autres versements, elle a pris la suite des numéros en cours. On ne réutilise pas le numéro déjà attribué en W. Ainsi, outre le 1W, le 4W, le 7W ou encore le 13W ou le 20W concernent des versements de cette direction.

Les numéros qui suivent le numéro de versement sont les numéros des dossiers (articles ou boîtes). Cela constitue la cote dans son ensemble (ex. 1W1, 2W23...).

Une recherche un peu différente

Les instruments de recherche ont la forme de bordereaux de versements.

Pour chercher dans ces différents bordereaux, il faut alors utiliser l'indexation des fonds si elle existe ou des outils tels que des états des versements par producteur ou par fonction administrive.

Exemple de recherche relative à la construction d'un gymnase : 

Dans les archives modernes, je consulte l'inventaire de la série M relative aux édifices communaux. Les dossiers produits par différents services administratifs de la ville ont été réorganisés et reclassés par l'archiviste pour que l'affaire ait une organisation logique (achat du terrain, études, appel d'offres, construction, etc).

Dans les archives contemporaines, il faut consulter les bordereaux de versements des différents services qui ont pu intervenir pour la construction du gymnase recherché. L'utilisation de l'indexation réalisée par les archivistes est alors un moyen de retrouver les dossiers voulus.

A noter, dans un service unique qui gère un ou plusieurs fonds, il y a donc plusieurs séries W. A Orléans, il y a une série W pour les archives de la ville et une série W pour les archives de l'intercommunalité. Il faut donc porter une attention toute particulière aux producteurs décrits dans les inventaires pour savoir si on cherche dans le bon fonds.

L'outil pour les recherches : l'inventaire

Instrument de recherche : outil papier ou infor­ma­tisé énumérant ou décri­vant un ensem­ble de docu­ments d’archi­ves pour les faire connaî­tre aux lec­teurs.

Petit Glossaire de termes archivistiques de l'Association des archivistes français

Des inventaires existent pour chaque série, sous-série et versement d'archives contemporaines. En théorie, ils se composent d'une introduction, puis de la liste des dossiers conservés voire enfin d'un index. La liste des dossiers est toujours composée au minimum de 3 éléments : la cote, l'analyse du dossier et les dates extrêmes.

  • la cote est la référence du dossier dans les magasins d'archives
  • l'analyse est la description du dossier rédigée par l'archiviste. Elle permet aux chercheurs de sélectionner ce qui l'intéresse pour sa recherche.
  • les dates extrêmes indiquées par l'archiviste pour l'ensemble de la cote. Cet élément permet aussi aux chercheurs de sélectionner ce qui l'intéresse pour sa recherche.

L'évolution de la pratique archivistique dans le temps et les possibilités offertes par la publication en ligne amènent à des instruments de recherche de plus en plus détaillés suivant des normes de description internationales.

Le travail de rédaction des inventaires est un travail colossal qui est pourtant au coeur du métier d'archivistes. L'état d'avancement de la rédaction et de la publication des inventaires est souvent lié à l'histoire et à l'organisation des services d'archives. 

La cotation

Qu'est-ce qu'une cote ?

La cote est un ensemble de caractères (lettres, chiffres, signes) identifiant chaque article (plus petite unité matérielle d'un fonds) d'un service d'archives et correspondant à sa place dans le cadre de classement ou à son adresse dans les magasins d'archives.

A quoi ça sert ?

La cote est indispensable à l'archiviste pour trouver l'article en magasin. Pour demander un dossier, un usager doit obligatoirement fournir une cote.

Dans les travaux de recherche et toute réutilisation des archives, la cote est un élément qui doit être obligatoirement citée soit dans les notes de bas de pages, soit dans l'état des sources, soit en légende des documents publiés, soit avec les crédits. Ainsi, toute personne qui voit une cote sera en capacité de trouver et consulter le document original conservé par le service d'archives.

A quoi ça ressemble ?

Les cotes comprennent plusieurs éléments :

  • Une ou deux lettres identifiant la série du cadre de classement.
  • Un numéro précédant la lettre, identifiant la sous-série du cadre de classement ou d'un versement.
  • Un numéro d'ordre identifiant l'article.

La cotation - à savoir l'attribution d’une cote de clas­se­ment ou d’une cote de ran­ge­ment à des docu­ments ou à des dos­siers par l'archiviste - est définie en fonction du cadre de classement auxquels se rattachent les documents (archives anciennes, archives modernes, archives contemporaines, fonds privés, archives iconographiques). Pour décrypter une cote, il faut donc aussi avoir recours aux cadres de classement et/ou la liste des versements.

Exemples de cotes des Archives municipales d'Orléans

- AA32 est l'article n°32 la série AA (Actes constitutifs et politiques de la communes) des archives anciennes.

- 1D17 est l'article n°17 de la sous-série 1D (Conseil municipal) des archives modernes.

- 28W1 est l'article n°1 du 28e versement décrit dans la série W (archives contemporaines).

- 23S17 est l'article n°17 de la 23e sous-série de la série S (fonds privé). 

- 3Fi1080 est l'article n°1080 de la sous-série 3Fi. L'emploi de "Fi" indique qu'il s'agit des fonds iconographiques. 

L'analyse archivistique

Opération qui consiste à pré­sen­ter sous une forme concise et pré­cise les don­nées carac­té­ri­sant l’infor­ma­tion conte­nue dans un docu­ment ou un ensem­ble de docu­ments (de la pièce au fonds).

Petit Glossaire des termes archivistiques de l'Association des archivistes français

A quoi ça sert ?

L'analyse d'un dossier est une sorte de résumé du contenu du dossier. Elle est rédigée par l'archiviste ou validée par ce dernier quand l'analyse est rédigée par un service producteur. Elle apparaît à côté de la cote et des dates extrêmes dans les inventaires et les bordereaux de versement.

L'analyse est primordiale pour faire des recherches. Une analyse imprécise ne permet pas de guider correctement le chercheur qui se retrouve alors à passer à côté d'une information ou bien à demander des dossiers qui lui seront finalement inutiles.

La théorie

L'analyse se compose théoriquement d'un objet (thème), d'une action sur l'objet, de typologies et de dates extrêmes. L'analyse peut comporter un objet principal et des sous-objets, plusieurs actions. La typologie des documents n'est pas toujours indiqué.

  • Exemples d'objet (thème) : nom d'un bâtiment, nom d'un événement, nom d'un projet, nom d'une personne...
  • Exemples d'action en lien avec l'objet : achat, construction, entretien, réparation, assainissement, contrôle, autorisation, interdiction, élection, nomination...
  • Exemples de typologie : circulaire, permis de construire, rapport, procès-verbal, arrêté du maire, délibération, liste, plans, photographies...

Pour faire simple : Pont de l'Europe. - Construction : plans d'architecte (1999-2000).

L'analyse comme reflet de l'organisation physique du dossier

En pratique, l'analyse peut également refléter l'organisation matérielle du dossier. Savoir lire une analyse aide non seulement à sélectionner le dossier pour la recherche mais aussi à naviguer dans celui-ci quand on l'a entre les mains.

Hôtel Groslot, place de l'Etape (hôtel de ville). - Plans (4 p.) (an VII, 1806, ca 1900, 1931). Revendication de la mitoyenneté d'un mur (avec titres de propriété de l'immeuble mitoyen) (1697-1708, 1807-1808). Restauration : états des services à installer (1 p.) (s.d) ; façade intérieure et perron (1850-1854) ; aile nord (avec affiche et plans) (1851-1852) ; autres travaux (1852-1854).

Schéma représentant l'analyse d'un dossier et son organisation physique
Schéma représentant l'analyse d'un dossier et son organisation physique

Les limites de l'analyse

Dans tous les inventaires mis à disposition des chercheurs, beaucoup d'analyses restent encore perfectibles et en reflètent pas la théorie. Tout comme pour les travaux d'inventaires, les analyses sont également le reflet de l'histoire des services d'archives, des travaux de description et de classement menés ou restant à mener sur les fonds. 

A Orléans, que ce soit dans les archives de la ville ou les archives de l'intercommunalité, des travaux sont régulièrement menés en parallèle de la reprise des travaux de classement des fonds pour améliorer les analyses et suivre les modèles normés. 

La datation : comprendre les dates

La notion de "dates extrêmes" 

On appelle "dates extrêmes" les dates de début et de fin d'un dossier ou d'un ensemble de dossiers (dans le cas d'un article ou d'une boîte). 

La mention des dates extrêmes peut se limiter à l'indication des années uniquement voire dans certains cas avec la précision du mois et du jour. Nous verrons que les lacunes ou des approximations de dates peuvent aussi être transcrites dans certains cas grâce à des signes de ponctuation.

Les "dates extrêmes" d'une cote dans un instrument de recherche

Dans les inventaires, des dates extrêmes sont toujours signalées pour chaque cote. Cela permet au chercheur qui a ciblé une période de savoir rapidement si le dossier indiqué va l'intéresser ou non.

Ainsi, si vous cherchez un document de 1987 et que les dates extrêmes de la cote sont "1902-1954", il est fort probable que le document recherché ne soit pas là.

Attention, dans les dates extrêmes signalées à ce niveau, les lacunes ne sont pas mentionnées. Ainsi pour des dates "1902-1954", il peut très bien ne pas y avoir de documents datant, par exemple, de 1930 ou 1932.

Les "dates extrêmes" au sein d'une analyse

Il n'est pas rare que pour chaque sous-dossier indiqué dans une analyse, on ajoute des dates extêmes. Là encore, il s'agit d'indiquer quelle est la date du ou des documents les plus anciens du dossier jusqu'aux plus récents. A la différence des dates extrêmes signalés au niveau de l'analyse, ces dates extrêmes peuvent être plus précises, notamment signaler des jours et mois, des lacunes ou des dates selon d'autres calendriers.

Ces dates sont toujours entre parenthèses.

Comprendre la ponctuation

Par l'utilisation du tiret ou de la virgule, l'archiviste peut préciser les dates des documents contenus dans les dossiers. Lorsque cela est fait, c'est une aide précieuse pour la recherche. Le tiret indique une continuité et la virgule une rupture.

Ainsi :

  • (1902-1954) indique qu'il y a normalement des documents allant de 1902 à 1954
  • (1902, 1954) indique qu'il y a des documents de 1902 et des documents de 1954 uniquement
  • (1902-1932, 1954) indique qu'il y a des documents allant de 1902 à 1932 et des documents de 1954.

Des limites à l'exercice existe : s'il y a trop de lacunes à signaler ou si l'archiviste ne peut matériellement prendre le temps de pointer tous les documents, alors la ponctuation avec tiret prime sur le reste. 

Et les archives non datées ?

Les documents non datés sont mentionnés par l'abréviation "s.d." ou dans le meilleur des cas datés approximativement soit par la mention du siècle, soit par la mention "circa" ou "ca" ou "vers". Quand une date est restituée de façon certaine, l'archiviste peut l'indiquer entre crochets.

Pour présicer, l'archiviste peut aussi indiquer "av." pour "avant" ou "ap." pour "après".

Ainsi : 

  • (s.d., [1952], ca 1968, ap. 1987) indique qu'il y a un document sans date, un document probablement datant de 1952, un dont l'archiviste estime qu'il date de l'année 1968 environ et un d'après 1987.

Les abréviations de date dans les documents d'archives

A une certaines période, notamment au 19e siècle, il était très courant d'abrégés le nom de certains mois dans les documents administratifs.

Ainsi, de septembre à décembre, il peut facilement y avoir confusion. L'abréviation rappelle l'étymologie du nom des mois et non pas leur numéro d'ordre dans le calendrier actuel. Cela nous rappelle que sous les Romains, le calendrier débutait en mars, à l'équinoxe de printemps, et non pas en janvier. C'est ainsi que le chiffre 7 est utilisé pour septembre, 8 pour octobre, 9 pour novembre et le chiffre romain X ou bien un petit x pour décembre.

Aléas de la datation : les différents calendriers

L'archiviste qui a été confronté à des documents portant des dates issues du calendrier républicain a pu selon les cas les reporter dans les analyses des documents en précisant la correspondance avec le calendrier actuel ou bien n'indiquer que les dates sous leurs formes actuelles. 

L'indexation

Opération des­ti­née à repré­sen­ter par les éléments d’un lan­gage docu­men­taire ou natu­rel, des don­nées résul­tant de l’ana­lyse du contenu d’un docu­ment ou du docu­ment lui-même.

Petit Glossaire des termes archivistiques de l'Association des archivistes français

L'indexation fait partie intégrante des instruments de recherche qui se composent d'une présentation générale ou introduction, du corps de l'instrument de recherche (listes des cotes, des analyses et des dates extrêmes) et enfin d'un répertoire d'indexation.

L'indexation avait déjà valeur dans des instruments de recherche papier mais elle est d'autant plus pertinente dans le cadre des instruments de recherche informatiques (bases de données et publication en ligne).

Ainsi et schématiquement, l'archiviste va relier les analyses archivistiques à des mots-clés issus de thésaurii commun à tous les archivistes comme le Thésaurus pour la description et l'indexation des archives locales ou bien à des descripteurs locaux (listes de noms de lieux, d'édifices, de noms de personnes, de familles...). Ces mots-clés seront publiés avec les instruments de recherche et deviendront ainsi pour le chercheur autant de points d'entrée pour la recherche.

L'utilisation de l'indexation permet de transcender la recherche dans les plans de classement à condition que les fonds soient bien tous indexés et que le vocabulaire employé soit homogène.

En savoir plus

Vocabulaire

Cours en ligne

Portail international archivistique francophone (consulté en ligne en novembre 2023)

Lecture

  • Association des archivistes français, Abrégé d'archivistique. Principes et pratiques du métier d'archiviste, 4e édition, refondue et augmentée, AAF, 2020, 348 p.

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