R comme Recensements de population
Un peu d'histoire
Durant l'Ancien Régime, des « états des feux » appelés aussi « dénombrement de population » sont mis en place. Il s’agit souvent de listes de patronymes avec une indication assez vague de la rue ou du quartier d’habitation. L’objectif de ces dénombrements était avant tout fiscal.
En France, le premier recensement dit de « l’ère moderne » a lieu en 1801. Le suivant est réalisé en 1816-1817. A partir de 1831, les recensements deviennent quinquennaux (exceptions en 1871, 1916 et 1941). A partir de 1946, ils redeviennent irréguliers (1954, 1968, 1975, 1982, 1990, 1999). La fréquence et les modalités de recensement sont à nouveau modifiées au début des années 2000.
Il faut noter qu’à Orléans, le premier recensement conservé date de 1836. Dans les fonds municipaux, les recensements sont conservés en sous-série 1F "Population". Ils sont numérisés et en partie consultables en ligne. Les registres qui ne peuvent pas être publiés sur le site sont consultables en salle de lecture des Archives d'Orléans.
Que trouve-t-on dans un recensement de population ?
Les informations s'étoffent progressivement au fil de l’histoire des recensements. Ainsi :
- le nom et prénom de l’individu sont présents dès l’origine
- l’âge est remplacé par la date de naissance au XXe siècle
- la mention du lieu de naissance devient systématique au début du XXe siècle
- la nationalité, le département ou la commune de naissance selon les époques
- la position dans la famille (chef, épouse, fils, fille, domestique) est notée dès le début des années 1880
- la profession est inscrite dès le début de la collection
- le nom du patron est précisé au début du XXe siècle
Dans le cadre de l’histoire d’un individu, la consultation du recensement permet de déterminer :
- l’âge auquel l’individu quitte le foyer parental
- la composition de son foyer (concubin, enfants, domesticité…)
- les professions successives voire le nom d’un patron
- l'origine géographique
Le recensement de population permet aussi de déterminer le profil socio-professionnel d'une rue ou d'un quartier.
Comment utiliser le recensement ?
Pour utiliser le recensement, il faut connaître au moins le nom de la rue où est domicilié l’individu recherché.
Les recensements sont organisés par canton, puis par rue. A Orléans, il existe 5 cantons : Est, Ouest, Nord-ouest, Nord-est et Sud.
Les cantons Est et Ouest sont dans l'intra-mails. Les rues Royale et Bannier servent de délimitation à ces deux secteurs. Ainsi, la partie Est de ces rues est dans le canton Est et la partie Ouest est dans le canton Ouest. Les cantons Nord-ouest, Nord-est et Sud correspondent aux anciens faubourgs. Le Nord-ouest et le Nord-est sont délimités par la rue du Faubourg-Bannier. Le Sud correspond au faubourg Saint-Marceau. Attention, le quartier de La Source n'existe qu'à partir de 1962. Auparavant, ce secteur ne fait pas partie de la commune d'Orléans.
Dans certains registres, il existe des tables alphabétiques des rues organisées selon les cantons de la ville. Quand ce n'est pas le cas, il faut tout feuilleter car il n'y a pas d'organisation logique ou géographique de l'enregistrement. Il peut parfois être difficile de localiser une rue. Celle-ci peut avoir été complètement débaptisée. Le nom peut aussi être réemployé dans un autre secteur de la ville et ne plus correspondre à la situation recherchée. Il faut alors avoir recours aux ouvrages sur le sujet ou, en cas d'impossibilité, nous contacter.
Les recensements se présentent sous la forme de tableau. Sur chaque page, les entêtes de colonnes du recensement indiquent la nature de l'information enregistrée (nom de la rue, numéro du foyer, numéro de l'individu...).
Une fois la rue repérée, il faut rechercher le numéro de maison puis le foyer concerné. Sans le numéro de maison, il faut rechercher dans toute la rue ce qui peut être difficile si la rue est longue. Certaines années, les numéros impairs ont été enregistrés distinctement des numéros pairs. D'autres années, tous les numéros d'habitation se suivent sans distinction.
Il faut aussi noter que certaines populations sont comptées à part comme les élèves internes d'une pension ou les congrégations religieuses par exemple.
Par ailleurs, suivant les périodes, c’est la population de fait, c'est-à-dire celle qui est présente au moment du recensement, ou celle de droit, c'est-à-dire celle qui est juridiquement liée au domicile, qui est enregistrée. Cela peut expliquer pourquoi dans certains recensements on trouve ou non l'individu.
Faciliter la recherche en participant à l'annotation collaborative
La recherche dans les recensements de population peut s'avérer fastidieuse. Aussi afin de faciliter la recherche, les Archives municipales vous proposent d'annoter les pages numérisées et d'établir une vaste base de données consultable par tous. En juin 2016, près de 100 000 annotations ont déjà été réalisées. Les registres de l'année 1836 et celui de l'année 1841 sont entièrement annotés.
N'hésitez pas à vous renseigner et à participer.