Des vertes et des pas mûres !

Jaunes, vertes ou bleues. Pourquoi les affiches sont colorées ?

Pas illustrées, avec souvent beaucoup de texte imprimé, les affiches administratives se révèlent loin des codes de la communication du XXIe siècle. L'oeil s'arrête volontiers sur les titres écrits en plus gros caractères, parfois dans une police d'écriture différente. Surtout, l'attention se fige dès que l'on croise un document qui porte une marque peu courante, voire des couleurs. Naît alors la question : pourquoi la plupart des affiches sont sur papier blanc et d'autres sur papier coloré ?

Les lois des 22 et 28 juillet 1791 stipulent que les affiches émanant de l’autorité publique sont seules imprimées sur papier blanc ordinaire. Celles faites par des particuliers ne peuvent être imprimées que sur du papier de couleur et sont assujetties au timbre fixe ou "de dimension", c'est-à-dire une taxe. Au passage, la loi indique qu'il est interdit d'afficher près d’un carrefour pour ne pas créer un attroupement et causer un accident de la circulation. 

Il semble qu'il n'existe pas de directives quant au choix des couleurs. A priori, pas de liens entre la couleur du papier et la thématique de l’affiche produite par le particulier. En revanche, tout porte à croire qu'au fil des décennies, les exceptions n’ont pas manquées et on a vu apparaître des affiches de particuliers sur papier blanc, telles les ventes de biens chez les notaires, officiers publics. A l'inverse, pour les autorités administratives, l'usage du papier blanc pouvait aussi connaître des exceptions, on le voit notamment avec les affiches d’adjudication de marchés pour travaux ou fournitures. Les affiches administratives en couleur que nous conservons pourrait être aussi des brouillons ou des bon à tirer. L'imprimeur se serait servi de ces papiers de médiocre qualité avant le tirage sur papier blanc.

Ainsi, concernant les couleurs, à partir du dernier quart du XIXe siècle, la logique dictée en 1791 n’est plus du tout respectée. Par ailleurs, il semble aussi que des dérives aient eu lieu quant à la pratique du timbre. Les particuliers transmettaient leurs affiches au Maire pour affichage public. Il ne s'acquittait alors plus du droit nécessaire.

Ces observations, réalisées au fur et à mesure de l'inventaire des affiches, plus ou moins étayées grâce à des textes de lois, mériteraient d'être confortées par une véritable étude sur la collection orlénaise et sur les collections conservées par ailleurs dans d'autres dépôts !

Un chercheur intéressé ?

 

 

 

Adjudication des travaux à faire pour la démolition des ouvrages souterrains de l'ancienne tour dite La Poudrière, située près la porte Saint-Vincent (AMO, 15Fi353)

Date de modification : 5 novembre 2018

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