Quand la Loire déborde...

 Bordée par le fleuve royal, Orléans a de nombreuses fois été victime de crues importantes. Alors que les Orléanais n'ont pas subi de telles crues depuis plus de cent ans, les documents d'archives donnent l'ampleur des dégâts causés notamment au XIXe siècle.

Des crues à répétition

Des crues de Loire importantes ont eu lieu entre la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle. 1846, 1856, 1866, 1872 et 1907 sont des dates qui ont laissées des marques sur les quais. De nombreux documents permettent de mesurer les pertes et de reconstituer l’organisation des secours.

Lors de ces années noires, la cote atteint souvent les 7 mètres. La zone comprise entre Nevers et Tours est touchée. A Orléans, si des rues du nord sont sous les eaux, c’est surtout le sud - depuis le quartier Saint-Marceau jusqu’aux communes voisines - qui paie le plus lourd tribu. Les témoins d’alors sont catastrophés : il est possible de joindre Saint-Pryvé en barque en empruntant les principales rues du sud ! Et, lorsque l’eau commence à se retirer, c’est un paysage de désolation qui se dessine, digne « d’un tremblement de terre ».

Destruction et organisation des secours

Evidemment, l’eau détruit tout sur son passage : des maisons sont démolies, des arbres arrachés, des troupeaux tués et des récoltes perdues. Les secours s’organisent avec les nombreux mariniers qui sillonnent la Loire, même ceux qui ne sont pas de la région. Grâce aux toues ou autres embarcations, des vivres sont acheminés vers les habitants qui ne veulent pas quitter leur domicile et des familles sans logement sont ramenées au sec. La mairie rassemble les dons de vêtements, de meubles et d’argent d’une part. Les témoignages de générosité sont divers à l’exemple des employés de l’octroi qui abandonne une journée de salaire pour l’aide des victimes. D’autre part, une commission est chargée de ramasser les « épaves » c’est-à-dire les biens qui ont été emportés par les eaux. Enfin, des hommes, équipés souvent de simples sabots, sont désignés pour évacuer l’eau rapidement et éviter les épidémies.

Et maintenant ?

Depuis, les crues n’ont pas été aussi destructrices, même en 2003. Des aménagements de la Loire ont contribué à sécuriser le périmètre. Pourtant, certaines zones restent inondables notamment le sud. Le risque doit donc rester en mémoire et pour apprendre à mieux le connaître, il est toujours possible de se reporter aux mesures de prévention et de secours sur les risques majeurs édités par la ville.

Sources : Archives municipales et "Les risques majeurs : les mesures de prévention et de secours". Avril 2006.

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