Orléans : décor des Brigades du Tigre
En 2006, l’adaptation de la série télévisée Les brigades du Tigre sortira sur le grand écran. C’est l’occasion de se rappeler qu’Orléans servait de décor à cette série tournée dans les années 1970.
Retour sur une série « culte »
En 1973, les caméras de Victor Vicas s’installent pour la première fois à Orléans. L’une des séries cultes du petit écran est en train de naitre sous les yeux de la population. Elle raconte l’histoire des brigades mobiles créées par Clémenceau. L’action se déroule à la Belle Epoque autour du commissaire Valentin et des inspecteurs Pujol et Terrasson. Sous l’autorité du commissaire Faivre, ils luttent contre les malfaiteurs en utilisant les techniques les plus modernes à savoir l’automobile, le téléphone, la machine à écrire, les empreintes, la photographie et les portraits robots. Mêlant reconstitutions historiques et faits divers, la série rencontre un vif succès dès sa diffusion en 1974 sur l’ORTF puis Antenne 2. Il y aura six saisons et plusieurs rediffusions. Trois décennies plus tard, la plupart d’entre nous sont même encore capables de fredonner le générique et son fameux « m’sieur Clémenceau ». Des acteurs en tenues d’époque, un générique entrainant, des affaires toujours résolues, mais dans quel décor ?
Orléans et ses environs : écrin des Brigades
Chaque année, l’équipe se retrouve pour une dizaine de jours de tournage à Orléans. En effet, pour son décor, le réalisateur cherchait un endroit qui ferait « Ile-de-France » avec des vitrines et immeubles rappelant le style 1900. Orléans répond à ces critères et est choisie. En outre, la circulation urbaine y est facile à interrompre. Il aurait été effectivement mal venu qu’une Renault 5 – lancée en 1972 – apparaisse fortuitement dans une scène sensée se dérouler dans les années 1910 ! Dès lors, à chaque tournage, la municipalité aide la société de production Télécip en interdisant le stationnement et la circulation « de tout véhicule moderne » et en attribuant un petit service d’ordre. Orléans n’est cependant pas la seule vedette puisque ses alentours sont aussi sollicités comme les bords du Loiret, le canal d’Orléans ou encore le château de la Ferté-Saint-Aubin.
Du décor occasionnel aux emblèmes de la série
A Orléans, le quartier placé entre la place Saint-Aignan et la collégiale Saint-Pierre-le Puellier est privilégié. Le spectateur averti – et surtout observateur - reconnaîtra sûrement les rues Saint-Flou, de la Tour ou des Tanneurs lors des poursuites ou encore les rues des Récollets et de la Bretonnerie pour les investigations. Des bâtiments comme l’imprimerie La laborieuse ou des immeubles du quai Barentin et de la rue Croix-de-Bois sont utilisés ponctuellement. En 1976, l’hôtel Groslot, apprécié du réalisateur, endossera pour une journée le rôle du ministère de la justice.
A ces décors occasionnels, s’ajoutent certains lieux et bâtiments qui deviennent vite emblématiques de la série. Le cloître Saint-Aignan est souvent exploité comme au début du premier épisode lors d’une filature d’un bandit par Valentin. Des bâtiments désaffectés en briques rouges reviennent aussi lors des scènes « de planques ». Il s’agit en fait de la friche industrielle de la vinaigrerie Dessaux. Et finalement, lorsque l’on évoque la série, on pense surtout aux entraînements un peu désuet de boxe française dans un gymnase parqueté et à l’entrée des automobiles dans la cour du commissariat. Ce gymnase est celui de la rue des Quatre-Fils-Aymon alors que le commissariat est le quartier Général, 1, rue de la Bretonnerie. Il est d’ailleurs amusant de voir le commissaire Valentin sensé sortir du gymnase pour arriver dans la cour du commissariat dans la réalité distante de plusieurs rues !!
Mais désormais, à vous de visionner la série et jouer à situer les décors… ce sera ainsi l’occasion de voir que la ville à bien changé en trente ans et qu’il est difficile d’identifier des rues pourtant familières !
Sources : Archives municipales, Médiathèque d'Orléans, Internet. Décembre 2005.