Lucien Soudé (1888-1982)

Lucien Soudé naît le 23 avril 1888 à Toulon de Marie Berthe Brunet et d'Henri André Soudé. Son frère, Ambroise, né en 1892, décède fin août 1914 au cours des combats de Le Hérie-la-Viéville dans l'Aisne.

Le 4 juillet 1914, il se marie à Paris avec Cécile Emilie Marie-Louise Hamy, fille de Maurice Hamy, astronome, futur président de l'Académie des sciences.

Ils ont cinq enfants :

  • Geneviève
  • André
  • Agnès
  • Bernard
  • Jean

Lucien Soudé est militaire de carrière. Il atteint le grade de Général de Brigade.

Il perd sa femme, Marie-Louise, son fils Jean et sa petite-fille Jeanne-Marie, dans le bombardement allié d'Orléans du 23 mai 1944 au cours duquel la maison familiale située 91, rue du Faubourg-Saint-Vincent est détruite. Lucien Soudé décède 38 ans plus tard, le 3 décembre 1982, à son domicile orléanais. Il estinhumé avec ses parents au cimetière Saint-Marceau.

Scolarité et études

Lucien Soudé suit ses parents successivement à Lyon en 1895 puis à Paris en 1897 où il fréquente le collège de l'Immaculée Conception, rue de Vaugirard. Alors que ses parents s'installent à Cherbourg, il est inscrit au Petit Séminaire d'Orléans. Il est hébergé dans un premier temps par ses grands-parents maternels, 91, rue du Faubourg-Saint-Vincent, puis chez ses grands-parents paternels, 14, rue de la Gare (actuel 50, rue de la Gare).

En 1906, à la suite du décès de son grand-père paternel, sa mère établit son domicile à Orléans. Il étudie alors les mathématiques au Lycée Pothier, rue Jeanne-d'Arc.

En 1909, il est reçu à l'Ecole polytechnique. Mais, il n'y entre que l'année suivante car il accomplit tout d'abord son service militaire comme 2e cannonier au 37e Régiment d'Artillerie de Bourges.

A sa sortie de l'Ecole polytechnique, Lucien Soudé est promu sous-lieutenant. Il entre à l'école militaire du Génie de Versailles. Promu lieutenant en 1913, il est affecté au 6e Génie d'Angers.

Parcours durant la Grande Guerre

Son régiment est envoyé au front dès août 1914. A la fin de ce même mois, il se trouve à quelques kilomètres de l'endroit où son frère Ambroise disparaît. Blessé à Saint-Laurent-Blangy près d'Arras, le 16 janvier 1915, il est dirigé à l'arrière. Grâce à sa mère, Berthe, infirmière auxiliaire bénévole, il est hospitalisé à l'hôpital auxiliaire n°5, installé dans le Lycée de Jeunes filles d'Orléans. Ainsi, jusqu'en juillet 1915, il passe sa convalescence auprès de ses parents et de son épouse.

En 1916, après la naissance de sa fille Geneviève, il repart aux Armées et participe à la Bataille de la Somme puis, en mars 1916, à l'offensive sur l'Aisne.

Le 25 avril 1917, il est hospitalisé à Villers-Côtterets pour dyspepsie et fatigue générale dues au surmenage. Après sa convalescence, il est intégré à partir de septembre 1917 à l'Etat-Major du Génie de la VIIIe Armée.

Au moment de l'Armistice, Lucien Soudé est stationné à Metz.

L'entre-deux guerres

Après avoir été rejoint à Metz par sa famille, Lucien Soudé est affecté à Versailles en octobre 1919 pour suivre des cours à la Division technique du Génie. L'année suivante, il est muté à Poitiers.

Le 1er décembre 1921, il est nommé au Ministère de la Guerre où il devient capitaine de l'Etat Major particulier. En 1928, il suit le cycle d'instruction des chefs de bataillons du Génie de Versailles. La même année, il est nommé chef de bataillon du génie à Orléans.

En 1931, il regagne la section technique du Génie, basée à Paris et qui travaille sur les fortifications de la ligne Maginot. Il est promu Lieutenant-colonel le 25 septembre 1934.

Le 15 mars 1937, il est affecté à la Maison militaire du Président de la République Albert Lebrun. A ce titre, il est chargé - entre autres - de l'accueil de chefs d'Etat. A ces occasions, il est décoré de l'Ordre national pour le Mérite militaire bulgare, l'Ordre de l'Ouissam alaouite marocain et l'Ordre de la Couronne roumaine.

Il veille également avec l'architecte des Monuments historiques à l'entretien des bâtiments de l'Elysée. Il participe aussi activement à l'organisation de la venue du président Lebrun à Orléans pour les fêtes de Jeanne d'Arc. Il est nommé colonel le 22 décembre 1938.

Parcours durant la Seconde Guerre mondiale

En 1939, Lucien Soudé installe sa famille à Orléans, rue du Faubourg-Saint-Vincent et repart à Paris. En avril 1940, sur sa demande, il est affecté au commandement du Génie du 2e Corps d'Armée. Le 17 mai 1940, lors de la Bataille de France, il est fait prisonnier par les troupes allemandes dans le secteur d'Avesnes.

Incarcéré tout d'abord à Nienburg am Weser, il est transféré en 1942 à Lübeck. C'est dans cet Oflag (camp de prisonniers pour les officiers), qu'il apprendra deux ans plus tard, les décès de son épouse, de son fils et de sa petite-fille, survenus à Orléans lors des bombardements alliés du 23 mai 1944.

Le 20 mai 1945, il rentre de capitivité à Orléans. Il est maintenu Général de Brigade le 22 août 1945, puis rayé des cadres de l'Armée le 15 septembre 1945.

Il se consacre alors à la reconstruction des maisons familiales d'Orléans situées 91bis, rue du Faubourg-Saint-Vincent et 12-14, rue de la Gare.

Distinctions et engagements personnels

Lucien Soudé est cité à l'Ordre de l'Armée le 22 décembre 1914 et le 27 janvier 1915 pour faits de guerre, ainsi que le 21 décembre 1915, puis une nouvelle fois en 1917 et 1918.

Le 21 décembre 1914, il reçoit la Croix de Guerre. Le 16 juin 1920, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur et reçoit la Médaille militaire.

Le 3 mai 1938, il est nommé officier de la Légion d'Honneur.

Après la Seconde Guerre mondiale, il est membre de l'Académie d'Orléans et de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Il participe à la création du Secours catholique d'Orléans dont il devient président.

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