Orléans pendant les premiers mois de la guerre 1914-1918 : notes au jour le jour
Le récit d'un abbé orléanais
Orléans pendant les premiers mois de la guerre 1914-1918 : notes au jour le jour est un document qui a été prêté aux Archives municipales par son propriétaire afin qu'il soit numérisé et valorisé dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre.
L'auteur du texte, qui couvre la période du 1er août au 30 septembre 1914, est anonyme. A la lecture, on apprend qu'il est prêtre, domicilié près du cloître Saint-Aignan, probablement au Grand Séminaire, situé rue Coligny. Le rédacteur indique avoir 56 ans et devoir remplacer à compter du 8 août, l'abbé Jamet dans sa charge de vicaire de Saint-Aignan. Il précise d'ailleurs qu'il a déjà occupé cette fonction en 1894. Il évoque certains de ces anciens élèves, notamment, à la date du 18 septembre, Charles Péguy, qu'il a "connu enfant" et à qui, vers 1884, il aurait "fait le catéchisme". Il écrit également sur la mort de Jules Lemaître, dont il fut longtemps le "voisin".
D'après l'âge indiqué, l'auteur du texte pourrait être l'abbé Hector Charles Marsy, recensé, en 1911, rue Coligny. L'abbé Marsy est né en 1857 à Salomé, dans le Nord. Avant la Première Guerre mondiale, il fut enseignant et directeur du Grand Séminaire, situé alors 2, rue de l'Evêché. En 1914, alors que la guerre éclate, il est administrateur de l'école supérieur catholique, où il enseigne la morale aux anciens.
Le texte, indiscutablement très patriotique, se présente sous forme d'un journal tenu au jour le jour dont l'objectif est de "noter les faits marquants, ceux qui auront le plus de retentissements dans l'âme populaire". Il a probablement été dactylographié après les faits à partir de notes tenues quotidiennement. Des mentions manuscrites, sans doute de l'auteur, corrigent le texte où y apportent quelques précisions. Des articles de presse ont été collés sur certaines pages. Rien ne permet de savoir si les notes ont été tenues au delà du 30 septembre, et par conséquent si le document est complet ou non.
L'auteur donne son sentiment sur les événements qui se déroulent alors ainsi que sur les Allemands dont l'image est fortement influencée par celle laissée lors de la guerre de 1870. Le texte témoigne des premiers jours de mobilisation à Orléans, des mouvements de troupes, des gestes de piété retrouvés. Les nouvelles et l'absence de nouvelles sont commentées. Les rumeurs qui circulent très vite dans la ville sont relatées. L'auteur se questionne notamment sur les informations qu'il reçoit. Il raconte par ailleurs l'arrivée des premiers réfugiés, des blessés mais aussi des troupes anglaises et indiennes. Il y rapporte aussi les quelques nouvelles reçues des soldats de sa connaissance.