Les séries numérisées des archives anciennes
Les séries numérisées des archives anciennes
Les registres paroissiaux : série GG
Les registres paroissiaux orléanais débutent au 16e siècle, l‘acte le plus ancien est la transcription d’un baptême dans le registre de la paroisse Saint-Paul en 1526.
De 1526 à 1792, la collection de 2 204 pièces comprend les registres des baptêmes, des mariages et des sépultures pour chacune des 32 paroisses d’Orléans, assorties de tables par paroisses et de tables communes à l’ensemble des registres. L’ensemble occupe 30,64 mètres linéaires.
La tenue de ces registres dits « de catholicité », car ils attestent de l’appartenance à la confession chrétienne, a tout d’abord été décidée par certains évêques dès le 15e siècle. La tâche incombe alors aux curés de chaque paroisse, d’inscrire sur des documents distincts les dates des baptêmes, mariages et sépultures des paroissiens. Les baptêmes et les sépultures suivent en principe de quelques jours seulement les jours des naissances et des décès.
En août 1539, l’ordonnance royale de François 1er signée à Villers-Cotterêts rend obligatoire la tenue des registres de baptêmes. Ce texte législatif impose également la rédaction des textes en français et non plus en latin, tout comme désormais pour l’ensemble des actes de l’administration et de la justice.
Avec l’ordonnance de Blois en 1579, la tenue des registres de mariage est imposée par Henri III afin de lutter contre les mariages clandestins, mais aussi contre les mariages entre catholiques et protestants. Le texte ordonne également la tenue des registres de sépulture.
En 1667, une ordonnance de Louis XIV impose la tenue des registres en double exemplaire, dont l’un sera conservé à la paroisse et l’autre au greffe du tribunal royal.
L’ordonnance de Louis XV du 9 avril 1736 prescrit le dépôt d’un double de chaque registre au greffe du bailliage dont dépend la paroisse. A Orléans, les curés doivent déposer tous les ans et dans le courant du mois de février au plus tard, le registre de l’année précédente au greffe situé rue du Poirier. Les consignes pour la tenue des registres sont strictes, dans le fond comme dans la forme, il est même précisé de prendre soin des documents en évitant notamment de répandre des taches d’encre sur les actes.
L'état civil laïc
Après la Révolution, les registres paroissiaux sont remplacés par l’état civil laïc selon la loi du 20 septembre 1792. Ce sont désormais les dates des naissances, des mariages et des décès qui sont consignées sur les actes rédigés en mairie, par un officier de l’état civil et selon de nouvelles modalités fixées par la loi. A Orléans, les mesures prennent effet à compter du 1er janvier 1793, c’est la création et la mise en place du nouveau service de d’état civil dont voici un extrait du règlement :
« 1° Tous les jours, un membre du conseil de la commune fera le service à la maison commune, pour y dresser les différents actes concernant l’état civil des citoyens.
2° Son bureau sera ouvert le matin à neuf heures jusqu’à une heure après midi, le soir depuis trois heures jusqu’à huit.
3° Tous les registres des naissances, mariages et sépultures des paroisses devant être incessamment transportés à la maison commune, les citoyens pourront s’y présenter pour demander des extraits d’anciens actes qui leur seront nécessaires. »
Ainsi, les registres paroissiaux rejoignent les collections publiques, l’administration municipale devient dépositaire des documents, elle est désormais chargée de leur conservation. La double collection déposée aux Archives départementales du Loiret a subi des pertes à la suite de l’incendie de juin 1940.
La collection communale des registres paroissiaux, dont la Ville refuse le dépôt aux Archives du Département et qui est pratiquement complète, constitue donc une documentation parmi les plus précieuses pour la recherche historique et généalogique.
Outre la généalogie, les registres paroissiaux fournissent un champ de recherche très large, aussi bien pour l’histoire générale et religieuse, que pour l’histoire sociale, l’économie, la démographie, etc. Certains registres peuvent parfois contenir des notes ajoutées par les curés. On trouve par exemple des informations sur les inondations de la Loire, sur les conditions météorologiques, les épidémies ou d’autres évènements remarquables. La collection des registres paroissiaux d’Orléans, qui est en partie restaurée et entièrement numérisée par les Archives du Loiret, est accessible en ligne sur le site des Archives municipales et métropolitaines d’Orléans depuis 2016.
L’administration communale : série BB
Cette série constituée de documents manuscrits sur parchemin et sur papier contient les actes relatifs aux décisions de l’administration et constitue une documentation des plus importantes pour l’histoire d’Orléans. Malgré les pertes qui s’élèvent à 27%, les documents permettent de suivre les évolutions de la gestion municipale et des affaires de la ville sur la période du milieu du 16e siècle à la Révolution. C’est au total 21 articles sur 78 que comptait la série qui subsistent aujourd’hui.
On y retrouve notamment les délibérations des échevins entre 1538 et 1556, des maires et échevins de 1683 à 1790, du corps de ville entre 1563 et 1790, les élections et nominations aux offices de la ville de 1613 à 1789 ainsi que des délibérations et de la correspondance à la période charnière de la Révolution, de 1789 à 1790.
Les finances, impôts et comptabilité de la ville : série CC
Après la série des registres paroissiaux, la série des archives anciennes qui concerne les finances, impôts et comptabilité de la ville est la mieux représentée. Toutefois, il ne subsiste que 81 articles sur les 1 151 avant destruction, ce qui représente 7,04% des archives sauvées. Elles occupent aujourd’hui 2,63 mètres linéaires.
Les pièces comptables les plus anciennes remontent à l’année 1364, la série constituée de pièces manuscrites sur parchemin et sur papier s’étend jusqu’en 1789, la période de la Renaissance restant assez lacunaire.
Une collection remarquable : la comptabilité urbaine
Il est à souligner une particularité pour Orléans dans la tenue de sa comptabilité. La ville qui a occupé une position stratégique pendant la guerre de Cent Ans, a dû faire face à des dépenses extraordinaires, notamment pour la construction et les réparations de ses ouvrages défensifs. Ainsi, les comptes de forteresse apparaissent sur des registres bien à part.
Parmi les livres de comptes de ville et de forteresse, 61 registres de grand format forment une collection remarquable par la qualité et le soin avec lesquels ils sont rédigés. On peut noter que, d’après l’Abbé Desnoyers dans son ouvrage « Une visite aux archives de la mairie » en 1865, la collection comptait alors plus de 300 registres. Les documents sur parchemin qui ont été sauvegardés, couvrent un peu plus d’un siècle de 1391 à 1495. Ils offrent une riche matière historique qui permet de suivre la comptabilité de la Ville d’Orléans. On peut y retrouver mentionnés les noms de personnages majeurs de l’histoire de la cité, tel celui de Jehanne la pucelle ou celui de Dunois, Bâtard d’Orléans.
Le nom de Jehanne la pucelle est mentionné à la dernière ligne du dernier paragraphe qui concerne le vin offert à l'inquisiteur de la Foi, "qui était venu à Orléans pour le fait de Jehanne la pucelle".