La production horticole
Orléans est un centre de production horticole important tout au long du XIXe et du XXe siècle. D’ailleurs, il n’est pas rare de lire dans les documents d’époque qu’Orléans est la « capitale de la rose ». Les principaux producteurs de fleurs sont établis dans le quartier Saint-Marceau où ils bénéficient de la terre sableuse de la Loire. Ainsi, il y a un siècle, on compte vingt-huit horticulteurs-pépiniéristes et douze horticulteurs-fleuristes. Sur la totalité, seulement trois ne sont pas établis au sud du fleuve.
Après une augmentation du nombre d’exploitants, l’horticulture disparaît progressivement du paysage orléanais. Ainsi, à la fin des années 1960, la ville compte plus de soixante entreprises. Mais, la non reprise des exploitations lors des départs à la retraite conjuguée à l’urbanisation croissante du quartier Saint-Marceau à partir des années 1970-1980 change complètement la physionomie de ce quartier à l’esprit rural.
Pendant des décennies, l’horticulture est une histoire de famille. Entre autres, les familles Chenault, Renault, Hémeray, Lanson ou encore Turbat ont marqué la production horticole. Certains membres se sont, par ailleurs, particulièrement impliqués dans la vie locale en participant à la formation professionnelle, à des associations de promotion de l’horticulture telles que la Société d’Horticulture du Loiret ou en occupant des fonctions électives.
Différentes entreprises font la renommée de l’horticulture orléanaise. Chaque année, les établissements impriment des catalogues de vente qui présentent leur production composée de différentes espèces de fleurs mais aussi d’arbres, de fruits et de légumes. Très tôt, les catalogues sont illustrés. Certains sont traduits en anglais ce qui témoigne de l’exportation outre-Manche de la production.
Les catalogues mettent en avant le savoir-faire des entreprises dont la longévité est présentée comme un gage de qualité. Ainsi, Hémeray-Aubert précise dès la première page que son établissement fut fondé en 1830 et se transmet de père en fils depuis 1860. Les Grandes Roseraies du Val de Loire sont, quant à elles, fondées en 1884 par Léon Chenault. Les horticulteurs orléanais n’hésitent pas à mettre en valeur leurs installations notamment en faisant éditer des cartes postales. Les Grandes Roseraies se présentent comme « une usine à fleurs de 140 hectares » comprenant un jardin d’exposition ouvert tous les jours. Fortes de 600000 clients dans les années 1950, elles participent à différentes manifestations comme les 24 heures du Mans en 1957 où elles fournissent six-cent kilogrammes de pétales de roses dispersées sur les vainqueurs par avion !