1926-1935 : l'émergence du quartier des Champs-Elysées

Le projet de lotissement porte sur 25 000 m2. Alors que l’Armée restitue le terrain de l’ancienne caserne Duportail, la municipalité doit simultanément organiser l’acquisition auprès de particuliers d’immeubles qui seront détruits pour le percement des nouvelles rues. Il lui faut aussi prévoir les travaux d’assainissement et de voirie puis envisager la vente des 83 lots où seront construites les nouvelles habitations.

Dès 1921, la rue - qui sera dénommée ultérieurement Paul-Fourché - est ouverte afin que le public se rende plus facilement de l’Hôtel de Ville, situé à l’hôtel Groslot, à la salle des fêtes du Campo Santo, en longeant l’ancienne caserne. De 1922 à 1926, la municipalité achète les différents terrains périphériques au projet. Durant ce laps de temps, elle loue une partie des anciens bâtiments de la caserne qui ne sont pas encore détruits. Ainsi, les anciennes écuries seront occupées entre autres par la Manufacture des tabacs et abriteront la Foire-exposition ou encore des familles nombreuses sans logis. D’autres bâtiments sont loués à des associations et à l’Ecole de rééducation des mutilés du Loiret.  

En 1926, la Ville signe une convention avec une société concessionnaire représentée par Colleville, ancien notaire, Lecluse, entrepreneur de travaux publics et Bernard, administrateur d’immeubles. Cette société, devenue ensuite la Société immobilière Paul Bernard et cie, est chargée, d’une part, de l’établissement des voies, de l’acquisition des immeubles à démolir, de la réalisation du réseau d’assainissement, des chaussées et des trottoirs. D’autre part, elle est responsable du lotissement et de la vente à charge de construction par les acquéreurs des terrains situés en dehors des rues à ouvrir.

Le projet est alors désigné, notamment dans les publicités, sous l’appellation « Quartier des Champs Elysées d’Orléans ». Les constructions débutent en 1927 et s’achèveront en 1935.

En 1912, Fernand Rabier, maire d’Orléans, souhaite reconstruire des bâtiments publics plus modernes, notamment dans l’espace laissé libre par le Campo Santo qui aurait été détruit. Rapidement, la question de la reconstruction de ces bâtiments publics est abandonnée en raison du classement des arcades de l’ancien cimetière.

Néanmoins, des bâtiments administratifs ou à vocation publique vont voir le jour dans le quartier des Champs-Elysées. Le premier est l’Etat-Major édifié en pierres de taille et baptisé le « Fromage blanc » par les contemporains lors de sa construction.

Dès 1928, les Postes, Télégraphes et Télécommunications (PTT) achètent un terrain de 1 500 m2 à l’angle des rues Saint-Martin-du-Mail et Emile-Davoust. L’avant-projet imaginé par l’architecte parisien Gaston Ernest pour l’installation de la Direction régionale des PTT et le service des chèques postaux est composé de 5 niveaux. L’édifice achevé en 1930 n’en comportera finalement que 4. Au début des années 2000, la Poste quitte le bâtiment qui est réaménagé en logements pour étudiants.

Le 23 octobre 1932, la Maison des mutilés du Loiret est inaugurée 10, rue Théophile-Chollet. Edifié grâce aux cotisations et souscriptions volontaires des 7 000 sociétaires de l’Union fédérale des associations françaises d’anciens combattants et de victimes de guerre, cet édifice est l’œuvre de l’architecte Roger-Clovis Croissandeau.

La Caisse régionale du Crédit agricole, située 23, rue Théophile-Chollet et l’immeuble des Assurances sociales, dernier édifice à vocation publique érigé dans le quartier au milieu des années 1930, à l’angle des rues Théophile-Chollet et Fernand-Rabier et de la place Halmagrand sont conçus, quant à eux, par Constant Coursimault, architecte abraysien, installé à Orléans et architecte du département à partir de 1920.

 

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