1940-1944 : deux plans successifs pour une ville deux fois martyre

En 1940, Orléans compte 11 200 immeubles. Après les bombardements de juin, 17 hectares, situés principalement dans le centre ville, sont sinistrés, soit 607 immeubles détruits et 605 endommagés. L'Etat donne 3 mois à l'urbaniste Jean Royer et à l'ingénieur Jean Kérisel pour établir un plan de reconstruction. Le remembrement des terrains, c'est-à-dire la réorganisation des parcelles, est aussi lancé. Des études sur les édifices publics et sur des ensembles urbains comme le Martroi, le quartier cathédral ou encore la place Ronde (place du Général-de-Gaulle) sont confiées à des architectes de renom. Néanmoins, face à la question du devenir de la rue Royale, rapidement le plan n'évolue plus.


En 1941, l'Etat demande que les 23 communes de l'agglomération orléanaise travaillent autour d'un même projet d'aménagement ou du moins fixent des lignes convergentes. En 1943, toujours sous l'impulsion du gouvernement, il est décidé d'améliorer le plan de 1940. Désormais, il faut aménager, étendre et équiper les communes. Le document doit devenir une charte d'urbanisme, un guide pour les années à venir. Il précisera la nature de l'occupation du sol, la répartition des équipements publics et prévoira les réserves foncières nécessaires aux développements futurs.


Le 16 août 1944, la Ville d'Orléans est libérée. Les bombardements alliés touchent plus de 3 000 bâtiments dont près de 500 complètement détruits. Les dégâts s'étendent au nord de la ville ainsi qu'à Saran et Fleury-les-Aubrais. Ces nouvelles destructions, la chute du Gouvernement de Vichy et le choix d'Orléans par l'Etat comme terrain d'expérimentation pour la reconstruction vont entraîner une révision complète du plan de 1940.


Un travail complexe attend la municipalité issue de la Résistance. Comme l'indique La République du Centre dans son numéro spécial d'avril 1945, la reconstruction " va fixer, pour plusieurs siècles peut-être, l'aspect et le destin de notre cité. " A l'orée des politiques de décentralisation, l'objectif est d'ériger Orléans au rang de capitale de province. L'enjeu consiste aussi à profiter de l'occasion pour moderniser la ville tout en conservant les éléments significatifs de son prestigieux passé.

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