Le rêve d'une nouvelle ville : la gare unique

En 1945, la question de la gare unique n’est pas nouvelle. Elle fait débat depuis déjà des décennies. Avec les destructions dûes à la Libération, une occasion inespérée est désormais donnée de concrétiser l’idée. La gare unique devient alors l’un des projets emblématiques, mais très décrié, de la Reconstruction.

Les hypothèses mises à l’étude doivent non seulement satisfaire les différentes exigences locales mais aussi être viables techniquement et maîtrisés financièrement. La proposition d’implanter la gare unique à environ 2 kilomètresvers le Nord, sur le territoire de Fleury-les-Aubrais est réalisable plus facilement et semble l’une des moins coûteuse mais elle ne convient pas aux partisans du maintien de la gare en ville, qui voient dans l’éloignement un point négatif pour l’activité commerciale du centre urbain.

La SNCF, les autorités locales et nationales adoptent finalement l’idée d’un recul d’environ 850 mètresde la gare existante place Albert-Ier. Le nouvel édifice se situerait vers le pont de la Bourie, à l’extrémité d’une grande avenue aménagée dans le prolongement direct de la rue dela République. Lesdétracteurs dénoncent un projet trop onéreux. Les partisans pensent qu’il sera rentabilisé par l’opération immobilière de revente des terrains de l’ancienne gare. En effet, le recul dégagerait plus de26 hectaresoù un nouveau quartier composé d’immeubles d’une dizaine d’étages, d’un stade municipal, du Lycée et du Collège technique Benjamin-Franklin seraient construits. Le tout serait aéré par de vastes pelouses et desservi par de larges avenues arborées et une nouvelle ceinture routière.

Un contre-projet incite à ériger la nouvelle gare au pont de Joie. Le coût inférieur de la réalisation est mis en avant. Les opposants soutiennent qu’il s’agit d’un schéma irréalisable techniquement.

Sans réel consensus, aucune décision n’est prise. Si l’intérêt de développer un nouveau quartier reste indéniable, du point de vue ferroviaire, le projet s’avère vite obsolète techniquement et irréaliste. Lors du Conseil municipal du 17 décembre 1954, la Ville adopte finalement le projet SNCF de rénovation de la gare existante qui marque le maintien de la dualité des gares orléanaises.