Les axes de promotion du territoire

Orléans ne jouit pas d’une proximité géographique avec la mer ou la montagne. Elle ne peut pas non plus jouer la carte du thermalisme, par exemple, qui se développe au 19e siècle. Cependant, les promoteurs du tourisme, notamment le Syndicat d’Initiative par l’intermédiaire de sa commission des guides, vont développer rapidement et durablement des axes pour assurer la visibilité de la ville et de ses alentours. Feuilleter les guides touristiques permet de repérer les arguments les plus couramment utilisés pour attirer les visiteurs.

Tout un discours va être développé autour de la situation « centrale » de la cité johannique. Orléans est le point de croisement de plusieurs axes de circulation. Par ce biais, il est possible de capter l’attention de touristes de passage. C’est notamment le cas de ceux qui parcourent les châteaux de la Loire. Les dépliants, qui décrivent les circuits, rappellent souvent qu’Orléans est le point de départ vers ces châteaux. En outre, le positionnement au bord du fleuve ligérien revient aussi régulièrement dans les guides. A une époque où la baignade en Loire est encore autorisée, on vante autant que possible les plages de sable fin d’Orléans ! On comprend alors l’installation de campings sur les rives du fleuve.

La ville est aussi souvent associée à la commune d’Olivet où passe la rivière du Loiret. Depuis le 19e siècle au moins, plusieurs guinguettes et restaurants y sont installés. Des promenades en barque sont proposées. On mise alors sans doute sur un tourisme de courte durée qui n’est pas sans rappeler l’échappée des Parisiens dans la banlieue le temps d’un dimanche. Peut-être d’ailleurs sont-ils, au moins dans un premier temps, une cible privilégiée des guides en question ? Les villes d’Orléans et d’Olivet sont souvent présentées sous un mode complémentaire. Orléans est la ville de l’histoire et des monuments et Olivet, un espace bucolique, cossue et agréable où se retirer après la visite. On joue sur les mots pour suggérer la campagne sans jamais l’évoquer directement. Il ne faut jamais laisser à penser qu’il n’y a rien à faire !

Au-delà de la situation géographique de la ville, les guides et dépliants valorisent principalement son patrimoine artistique, archéologique et historique. Ils présentent donc différents circuits et descriptifs, plus ou moins détaillés, des monuments à voir en priorité. A Orléans, jusqu’en 1940, c’est un patrimoine Renaissance et religieux riche et varié qui est présenté. L’Hôtel Groslot et la Cathédrale Sainte-Croix y occupent une place prépondérante et emblématique. Mais, la Seconde Guerre mondiale va venir troubler le discours sur le patrimoine architectural d’Orléans. A la suite des bombardements de 1940 et 1944, 17 hectares sont sinistrés, principalement en centre-ville. Certains édifices sont complètement ou quasiment détruits comme la Maison dite de Jeanne-d’Arc, le Musée historique ou encore l’église Saint-Paul. La reconstruction d’Orléans va durer jusqu’au milieu des années 1950. Dès lors, l’objectif va être de faire comprendre aux touristes que certains monuments anciens sont encore debout et qu’il faut venir malgré les destructions.

Parallèlement à la mise en valeur du patrimoine architectural, Orléans va jouer de son lien avec la figure de Jeanne d’Arc et des fêtes organisées, tous les ans fin avril-début mai, en son honneur depuis le Moyen-Age. Les fêtes johanniques sont en effet présentées comme un temps fort, incontournable et qui méritent d’être vues. Des monuments en l’honneur de la Pucelle jalonnent la ville. Leurs images ainsi que celle de Jeanne d’Arc vont être exploitées sur les documents publicitaires. Orléans est la « cité de Jeanne d’Arc » et est au cœur de plusieurs circuits qui proposent de partir « sur les pas » de l’héroïne en région Centre et au-delà.

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