Lartige, Dumas et Roy, guillotinés place du Martroi
Lorsqu'on ouvre le registre de décès d'Orléans de l'année 1818 au niveau des actes numérotés de 483 à 485, un petit marque page attire l'oeil. Sur un petit morceau de papier volant, une petite mention indique "3 guillotinés (Jal du Loiret)".
Pris individuellement, les actes de décès n° 483 à 485, datant du 27 mai, n'ont rien de particulier et ne font aucunement allusion à des criminels, encore moins guillotinés. Mais si on lit successivement les actes de décès de François Lartige, Pierre Dumas, dit Boursillot, et Etienne Roy, morts respectivement à 28, 30 et 40 ans, on relève certains éléments troublants.
Tout d'abord, les témoins déclarants la mort des trois hommes sont les mêmes. Il s'agit de Jean Joseph Pascal Bellier, cordonnier et Antoine Sébastien Chantereau, tonnellier. Tous deux habitent Orléans.
Par ailleurs, les trois défunts sont tous décédés à "une heure après midi" "à Orléans", sans précision de l'adresse.
En feuilletant le Journal du Loiret du 30 mai 1818, on apprend que ces trois individus ont bien été exécutés place du Martroi. Etienne Roy s'est rendu coupable de meurtre et de vol. François Lartige a empoisonné sa femme. Dumas, dit Boursillot, a également commis un homicide. C'est pour ces raisons qu'ils ont été condamnés à mort par la Cour d'assises d'Orléans.
Mais, pourquoi l'officier d'Etat civil a placé un marque page, ça, nous ne le serons jamais !