Livret de prostituée de Marie Glatigny dite Marcelle
La ville du Havre a retrouvé dans ses archives un livret de prostituée qui avait été délivré par le service des moeurs de la police municipale d'Orléans. Ne voyant pas le rapport avec les archives du Havre, ce document a été donné aux Archives d'Orléans pour conservation.
Ce petit livret de 32 pages est unique en son genre dans nos fonds. Sur la couverture, on découvre le numéro matricule de la "fille publique" ainsi que son nom, son pseudonyme, son adresse - qui peut être une maison de tolérance - ainsi que la date à laquelle a été délivré le document.
A l'intérieur, la première page détaille l'état civil de la prostituée et donne notamment la date à laquelle elle s'est déclarée à la police municipale. Un signalement physique y est établi.
Les pages suivantes reprennent intégralement l'arrêté municipal du 5 janvier 1901 relatif au règlement sur le service des moeurs. Celui-ci se compose de 61 articles divisés en 6 chapitres. Ils règlementent et définissent la prostitution, les filles publiques, les maisons de débauche, les maisons de tolérance, les mesures sanitaires, les logeurs en garni et les cabaretiers.
A la fin du carnet, une grille est prévue pour l'enregistrement des visites sanitaires mensuelles auxquelles sont soumises les "filles publiques".
Dans ce carnet, on apprend, entre autres, qu'à cette époque, les prosituées sont obligées de s'inscrire auprès du bureau de police municipale qui tient un registre matricule prévu à cet effet. Lorsque les femmes prostituées ne sont pas originaires d'Orléans, elles doivent déposer leur passeport et leur extrait de naissance en Mairie. Ces documents leur sont restitués à leur départ sous certaines conditions.
Les Archives d'Orléans ne conservent pas les registres matricules établis par le service des moeurs de la police municipale. Toutefois, pour rechercher des informations sur les femmes qui se prostituent, il est possible de consulter les transcriptions qui sont actuellement réalisées dans les recensements de population en faisant une interrogation sur les professions. A Orléans, la rue aux Juifs était l'une des rues où les maisons de tolérance étaient traditionnellement implantées.
En 1946, la loi dite "Marthe Richard" met fin à l'existence des maisons de tolérance en France.