Wladimir Kassulakov

Un professeur d'exercices physiques pour la police municipale

Les recherches dans les archives réservent parfois de belles surprises. C’est au détour d’un dossier, en pleine préparation de l’exposition « Circulez ! Y'a rien à voir ! 1800-1950 : 150 ans de police municipale à Orléans », que nous avons rencontré Wladimir Kassulakov, ou plutôt son portrait à jamais gravé sur une photographie. Et s’il existe des faciès qu’on n’oublie pas, celui de Wladimir Kassulakov est de ceux-là !

Crâne rasé, torse musclé, bombé et bardé de médaille, la photographie peut prêter à sourire tant elle fait penser à un « Mister Univers » des temps modernes. L’homme, qui a tout d’un athlète, pose le visage de profil, bien loin de l’image qu’on peut se faire d’un homme vivant en 1914. La photographie est accrochée à un brouillon préparé pour le Maire d’Orléans dans lequel on atteste que Wladimir Kassulakov, professeur d’exercices physiques, a enseigné sa méthode de défense contre les malfaiteurs aux policiers orléanais. On y assure qu’elle se pratique sans « inutiles violences » et qu’elle fut transmise « avec beaucoup de zèle et d’intelligence ».

Mais qui était Wladimir Kassulakov ? D’où venait-il ? Quelle était sa méthode ? Combien de temps est-il resté à Orléans ?

Les archives municipales d’Orléans ne permettent malheureusement pas de répondre à ces questions. Toutefois, dans le numéro 8 351 du 27 août 1924, L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial, édité à Rennes, nous apporte quelques informations supplémentaires ! On y apprend ainsi que Wladimir Kassulakov a fait une démonstration à Rennes le 26 août 1924 – c’est-à-dire 10 ans après être passé à Orléans - devant plusieurs édiles, agents de police et de gendarmerie. Il a déjà enseigné dans plusieurs villes. Le journal cite Marseille, Toulouse, Bordeaux, Arcachon, Rochefort, Poitiers, Angers ou encore Tours. Wladimir irait donc de ville en ville pour exercer son art. Ainsi, avait-il peut-être une certaine renommée dans son domaine et notamment auprès des forces de l’ordre ?

Le journaliste précise aussi que la méthode ressemble à du Jiu-Jitsu japonais mais en moins brutale car elle ne va pas jusqu’à causer la mort. L’objectif est de « maîtriser un ou plusieurs malfaiteurs, même armés ». Les coups doivent « désarticuler les membres », exercer des pressions en des points précis pour couper la respiration, jeter l’individu à terre et lui arracher son arme sans jamais le blesser. Le journaliste conclut que les policiers rennais auraient tout intérêt à suivre l’enseignement du professeur d’exercices physiques à une heure où « les agressions augmentent ».

Voilà qui donne bien envie d’en savoir plus sur Wladimir, sur sa méthode et sur son époque. Si vous l’avez déjà croisé dans vos recherches, n’hésitez pas à partager vos découvertes avec nous ou si, comme nous, ce parcours vous intrigue, n’hésitez pas à vous lancer sur la piste ! Elle vous fera sans doute voyager de ville en ville au rythme des leçons données par Wladimir aux policiers municipaux !

 

Découvrir l'exposition : Circulez ! Y'a rien à voir ! 1800-1950 : 150 ans de police municipale à Orléans

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Date de modification : 27 janvier 2018

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