1964-1998 : les débuts de l'intercommunalité dans l'agglomération orléanaise
1964-1998
Les débuts de l'intercommunalité de l'agglomération orléanaise
1964, création du SIVOM de l’agglomération orléanaise
En France, les syndicats intercommunaux à vocation multiple (SIVOM) sont créés par l’ordonnance n°59-29 du 5 janvier 1959. Il s’agit d’établissements publics de coopération intercommunale qui associent des communes proches afin de porter des services publics d'intérêt commun.
Cette notion d’intercommunalité fait son chemin dans l’agglomération orléanaise dans les années 1960 avec, comme point de départ, la gestion des ordures ménagères.
En 1963, la ville d’Orléans lance un concours pour la construction d’une usine de traitement des ordures ménagères, mais très rapidement, les communes cherchent à se regrouper pour mettre en œuvre d’autres projets complexes et nécessitants de lourds investissements.
Le préfet de la région Centre autorise, par arrêté du 27 novembre 1964, la constitution de ce syndicat : le SIVOM de l’agglomération orléanaise (SIVOMAO).
De 1964 à 1995, élargissement du périmètre du SIVOM de l'agglomération orléanaise de 12 à 20 communes
Le syndicat est créé pour une durée de 30 ans et regroupe à l’origine 12 communes : Orléans, Saint-Jean-de-Braye, Chécy, Saint-Jean-de-la-Ruelle, Combleux, Saint-Jean-le-Blanc, Fleury-les-Aubrais, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, Ingré, Saran, La Chapelle-Saint-Mesmin et Semoy.
Au fil des années, le périmètre s’agrandit, intégrant Olivet en 1966, Saint-Cyr-en-Val en 1970, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin en 1972, Ormes en 1973, Saint-Denis-en-Val en 1976 et Mardié en 1983. En 1988, Boigny-sur-Bionne et Marigny-les-Usages participent à la révision du schéma directeur de l’agglomération d’Orléans et, en 1989, à la création du district de l’est orléanais (DEO) visant à l’aménagement du parc technologique de Charbonnière à Saint-Jean-de-Braye. En 1995, elles intègrent donc le SIVOMAO, portant ainsi le nombre de communes du syndicat à 20.
De 1964 à 1992, le SIVOM de l'agglomération orléanaise passe de 3 à 17 compétences
En 1965, les premiers statuts définissent trois compétences. Les communes se partagent la gestion de certains services difficiles à concevoir à l'échelle d'une seule localité pour répondre aux préoccupations principales des ménages : le traitement des eaux usées, des ordures ménagères et la lutte contre l’incendie.
Les statuts sont ensuite modifiés plusieurs fois entre 1966 et 1995, pour intégrer de nouvelles communes ou pour créer ou modifier des vocations.
Les changements les plus importants ont lieu en 1975. L’urbanisation du territoire pousse les communes à réfléchir à un nouveau mode de fonctionnement. Le système de vocations « à la carte » bloque la réalisation de grands équipements collectifs. Le choix du renforcement du SIVOMAO se concrétise par la modification des statuts approuvés par arrêté préfectoral le 20 juin 1975, en créant des vocations dites « obligatoires », formant un tout indissociable que les communes doivent accepter en bloc au moment de leur adhésion, et de vocations dites « facultatives », auxquelles chaque commune a le choix d’adhérer ou non.
S’ajoutent donc aux compétences initiales : la circulation, le stationnement et les transports, l’urbanisme, la voirie, la gestion du centre intercommunal de formation d’apprentis (CFA), les centres d’hébergement de nomades, les refuges d’animaux. Les compétences facultatives, quant à elles, concernent la création d’équipement ou gestion de service présentant un caractère intercommunal, la prestation de service à une ou plusieurs communes, les voiries de liaison entre deux ou plusieurs communes ne rentrant pas dans la voirie d’agglomération, la création de réseaux d’égouts communs à deux ou plusieurs communes.
Le logo du SIVOM de l’agglomération orléanaise
A l’occasion des 25 ans de coopération entre les communes, la création d’une identité visuelle passe par la réalisation d’un logo.
Ce logo, réalisé par une étudiante de l’institut d’art visuel (IAV) d’Orléans, représente un carré gris délimitant l’aire géographique des communes du SIVOM et contenant un point rouge symbolisant Orléans, la ville centre, ainsi que deux traits bleus représentants la Loire et son affluent, le Loiret.
Il symbolise le dynamisme, l’entente et la solidarité des communes membres du SIVOMAO.
L’organisation du SIVOMAO de l’agglomération orléanaise
Le siège social est établi à l'Hôtel de Ville d'Orléans de 1964 à 1998.
Les services administratifs sont localisés rue Guillaume-Prousteau à Orléans, puis, en janvier 1979, déménagent dans des locaux loués rue des Anglaises à Orléans.
L’organisation du SIVOMAO est très semblable à celle des communes.
Elle comprend une instance délibérante (le comité syndical) et des organes de concertation (un bureau, un conseil d’administration et des commissions thématiques).
Le SIVOMAO est piloté par un président élu au suffrage universel indirect pour 6 ans.
Le syndicat dispose également d’un appareil administratif composé de fonctionnaires regroupés au sein d’un secrétariat général, que dirige un secrétaire général, assisté d’un secrétaire général adjoint. Le nombre d’agents passe de 14 à 33 entre 1965 et 1998.
L’assistance technique (études, surveillance des travaux) est assurée soit par les services techniques de la ville d’Orléans, soit par la direction départementale de l’équipement (DDE) du Loiret.
Les élus siègent dans des instances ou des organismes dont l’action se situe au niveau de l’agglomération orléanaise, notamment auprès du centre de formation des apprentis (CFA), de la société d’économie mixte des transports de l’agglomération orléanaise (SEMTAO), de l’agence d’urbanisme de l’agglomération orléanaise (AUAO), et dans des associations comme l’association pour la défense, l’animation et la promotion de la rivière du Loiret et de son site (ADAPRILS) et le groupement des autorités responsables des transports (GART).
Le budget du SIVOM de l’agglomération orléanaise
Entre 1965 et 1989, les dépenses d’investissement du SIVOM sont largement consacrées aux ordures ménagères et à la voirie avec notamment la construction d’une usine de compostage des ordures ménagères à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, de deux ponts (le pont René-Thinat à Orléans et le pont de Joie à Fleury-les-Aubrais) et de la Tangentielle qui traverse plusieurs communes.
Les ressources sont réparties en deux catégories :
- Les participations communales réparties entre les communes ;
- Les autres ressources :
taxe de versement transport,
taxe d’apprentissage,
subventions du département du Loiret, de la région Centre et de l’Etat,
fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) versé par l’Etat,
dotation générale de décentralisation,
emprunts.
Les ordures ménagères
Une 1ère usine de traitement des ordures ménagères répondant aux préoccupations des communes.
Dix communes participent au financement de l’usine de compostage, située rue Hatton à Orléans. Elle est en fonctionnement dès 1967, puis agrandie en 1969, 1973 et 1976.
L’usine gère les déchets par un procédé de compostage par fermentation accélérée puis plus tard avec broyage pour augmenter la capacité de traitement. Elle est exploitée par la Compagnie Générale des Eaux.
Le vieillissement des installations, la capacité insuffisante de l’usine et les problèmes d’environnement conduisent à sa fermeture en 1995 et à la construction d’une nouvelle usine.
Les projets successifs de la 2ème usine de traitement des ordures ménagères (UTOM).
Depuis plusieurs années le SIVOMAO envisage de remplacer l’usine de compostage de la rue Hatton. Par délibération du 25 octobre 1972, le comité syndical décide le principe de la construction d’une deuxième usine de traitement des ordures ménagères.
Un 1er concours est lancé en 1975, mais abandonné en 1978.
De 1978 à 1984, plusieurs études envisagent la construction d’une usine raccordable au système de chauffage de La Source. En 1984-1985, la réflexion s’oriente vers un raccordement au chauffage urbain d’Orléans-Nord.
En 1986, est lancé un projet de construction, à La Source, d’une usine d’incinération avec récupération de chaleur et l’implantation de deux postes de transfert au nord-ouest et au nord-est de l’agglomération ainsi que la transformation de l‘usine de la rue Hatton en poste de transfert. Mais le projet est de nouveau abandonné en 1987.
Finalement, une usine de traitement et de valorisation des ordures ménagères est construite à Saran entre 1991 et 1995. L’inauguration a lieu le 25 avril 1996. Elle conjugue toutes les techniques de l’époque : incinération de déchets non recyclables, compostage, tri sélectif, traitement des déchets hospitaliers, des graisses ménagères, industrielles et des restaurants, valorisation de l’énergie produite par l’UTOM. L’énergie qu’elle produit est recyclée : transformée en électricité pour alimenter l’UTOM, ou en vapeur pour être raccordée à un réseau de chaleur ou utilisée par EDF. Elle respecte intégralement les normes européennes en matière d’environnement.
De la création des déchetteries à la collecte sélective : une volonté d’amélioration du cadre de vie et de lutte contre les dépôts sauvages
Le 16 novembre 1990, le comité syndical approuve les conclusions de l’étude préliminaire en vue de la réalisation d’un réseau de cinq déchetteries. Le choix des sites est fait de manière à couvrir au mieux les besoins de l’agglomération orléanaise.
Le 3 mai 1991, le comité syndical adopte le lancement du dossier de concours pour la conception, la construction et l’exploitation de ces cinq équipements. Le 13 décembre 1991, un candidat est retenu : la compagnie de transports et de services publics ONYX.
En juillet 1992, les déchetteries sont mises en service à Chécy, Saran, Ingré, Saint-Cyr-en-Val/La Source, Orléans. Dès juin 1994, une sixième déchetterie est créée à Saint-Jean-de-Braye, afin de désengorger celles de Saran et Chécy, très fréquentées. La nouvelle déchetterie permet de réguler le trafic et d’assurer une meilleure répartition géographique des équipements.
Dès 1994-1995, le SIVOMAO s’engage dans la collecte sélective, afin de recycler et valoriser les déchets. Cette compétence relève normalement de chaque commune, mais le SIVOMAO souhaite harmoniser les techniques et les développer. En 1995, un contrat de programme avec la société Eco Emballages est signé pour apporter un soutien financier et une garantie de la reprise des matériaux triés par les communes qui développent des opérations de collecte sélective.
Assainissement
De nouveau collecteurs dans l'agglomération orléanaise
En 1965, le territoire de l’agglomération comprend trois collecteurs traversant plusieurs communes (collecteur ouest, du nord d’Orléans vers Saran et Fleury-les-Aubrais ; collecteur des quais rive droite, de Saint-Jean-de-la-Ruelle au quai de la Madeleine à Orléans ; collecteur des quais sud, de la rive sud d’Orléans en direction d’Olivet et desservant également Saint-Jean-le-Blanc) et des collecteurs installés dans une seule commune (collecteur de la Chilesse à Saint-Jean-de-la-Ruelle ; collecteur de l’Egoutier à Saint-Jean-de-Braye ; collecteur du Fossé de l’Archer à Saint-Jean-le-Blanc).
De 1978 à 1982, le SIVOMAO réalise des études générales d’alimentation en eau et d’assainissement, afin d’établir un constat de situation et définir les schémas des aménagements à réaliser. Les objectifs définis sont la protection du milieu naturel, remédier aux insuffisances des collecteurs existants et permettre l’urbanisation par la réalisation de réseaux structurants.
La nappe des calcaires de Beauce qui constitue la ressource en eau potable d’une grande partie des communes de l’agglomération est très mal protégée dans le secteur nord-ouest, au nord de la Loire et à l’ouest de la RN 10, en raison de l’absence de couche de terrain imperméable. En 1989, un collecteur de transfert des eaux pluviales, comprenant 3 km de canalisations, est construit de la Loire à l’autoroute sur la commune de La Chapelle-Saint-Mesmin. En 1990, une deuxième phase de travaux est réalisée sur les communes d’Ingré, Ormes et Saran pour la pose de 9 km de canalisations supplémentaires.
En 1987, un collecteur séparatif des eaux usées est construit au nord pour raccorder des entreprises de conserveries sur La Chapelle-Saint-Mesmin et Saint-Jean-de-la-Ruelle. En 1989, Saran ouest et est, la laiterie, les abattoirs, la ZAC de Lignerolles et la ZAC des Bicharderies à Fleury-les-Aubrais sont à leur tour raccordés au réseau.
La nécessité de créer deux stations d’épuration sur l’agglomération orléanaise.
Les stations d’épuration traitent les eaux industrielles, les eaux usées, les eaux pluviales et les eaux domestiques. Elles sont ensuite rejetées dans la Loire et les boues recyclées en agriculture.
En 1972, la première station d’épuration est construite à l’Ile Arrault sur la commune de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin pour 180 000 habitants et, en 1980, sa capacité passe à 350 000 habitants. Elle est alimentée par les 13 communes du SIVOMAO. Le fonctionnement de la station se décompose en deux parties : le traitement des eaux et le traitement des boues. Elle traite, au départ, les effluents des zones sud et nord de la Loire, et, à partir de 1993, seulement ceux du sud de la Loire. Entre 1993 et 1995, des travaux de rénovation de l’équipement sont réalisés, notamment pour réduire les mauvaises odeurs et la quantité des eaux à traiter.
La deuxième station d'épuration à la Chapelle-Saint-Mesmin
L’augmentation de la population, le vieillissement des réseaux et des équipements et l’arrivée de nouvelles normes européennes rendent cette station d’épuration insuffisante et obsolète. En 1995, une nouvelle station d’épuration est construite à La Chapelle-Saint-Mesmin. Elle entre en service en 1997 pour traiter les effluents de la zone nord de la Loire.
Lutte contre l’incendie et services de secours
Dès 1965, le SIVOMAO se dote de la vocation « lutte contre l’incendie ». L’année suivante, le comité syndical définit les objectifs et les moyens permettant la mise en œuvre de la vocation.
Des effectifs renforcés
Le comité syndical décide de recruter et de prendre en charge les dépenses salariales des sapeurs-pompiers professionnels.
En 1990, la réorganisation des secours est réalisée par la création d’un groupement intercommunal des sapeurs-pompiers de l’agglomération orléanaise (GISPAO). Il regroupe les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires sous un commandement unique, placé sous l’autorité du président du SIVOMAO.
Le GISPAO se décline en deux corps :
- le corps intercommunal de sapeurs-pompiers de l’agglomération orléanaise (CISPAO), géré par le SIVOMAO, composé des équipes de 13 communes ayant choisi de fondre leurs unités dans ce corps ;
- le corps des communes associées, restant sous la responsabilité des maires des communes pour la gestion administrative et financière des personnels, matériels et locaux, mais bénéficiant des services du GISPAO dans certains domaines (système d’alerte, formation, manœuvres, entretien, support opérationnel, organisation des gardes, visites médicales). Ce corps participe à la mise à disposition réciproque des personnels et des matériels et n’a pas de relation avec le GISPAO, sauf en matière opérationnelle.
L’effectif augmente rapidement entre 1990 et 1995, passant de 139 sapeurs-pompiers professionnels à 217, et de 79 sapeurs-pompiers volontaires à 304.
Des locaux modernes
Par délibération du 12 septembre 1979, la défense de l’agglomération est organisée à partir de cinq centres de secours : Orléans et Olivet, déjà existants, et création de casernes à Fleury-les-Aubrais, Saint-Jean-de-la-Ruelle et Saint-Jean-de-Braye.
En 1984 des améliorations sont apportées en réaménageant les installations téléphoniques d’alarmes et de secours du centre de secours principal d’Orléans car ils ne répondent plus aux besoins et leur état d’usure entraine des pannes fréquentes mettant en cause la sûreté du départ des secours.
En 1996 et 1997, deux nouveaux centres de secours sont construits : un centre de secours principal à Orléans La Source, accompagné de logements pour les sapeurs-pompiers, et un autre centre à Ingré.
Vers la départementalisation : la fin d’une compétence intercommunale
La loi n°96-369 du 3 mai 1996, relative aux services d’incendie et de secours, crée les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Le SDIS devient le gestionnaire essentiel des moyens humains, matériels et financiers des services d’incendie et de secours dans le département.
Le comité syndical du SIVOMAO délibère le 9 juillet 1998 pour donner un accord de principe au transfert du GISPAO au SDIS 45.
Les sapeurs-pompiers sont départementalisés au 1er janvier 1999 par une convention de transfert entre la communauté de communes de l’agglomération orléanaise et le service départemental d’incendie et de secours.
Le transfert concerne les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, le personnel administratif, technique et spécialisé ainsi que les biens mobiliers et immobiliers.
Urbanisme
Le SIVOMAO inscrit l’urbanisme au titre de ses vocations obligatoires pour anticiper un développement cohérent de l’agglomération. Pour cela, il crée de nouvelles structures et se dote de différents outils de planification. En parallèle, il achète, dans les années 70-80, des terrains pour se constituer des réserves foncières, destinées à la réalisation des futurs projets de l’agglomération orléanaise.
Des structures pour accompagner les communes de l’intercommunalité dans leurs projets
En 1976, l’agence d’urbanisme de l’agglomération orléanaise (AUAO) est créée, afin d’apporter, aux maires de l’agglomération, un lieu de réflexion et de concertation. L’agence est présidée par le président du SIVOMAO et dispose d’un conseil d’administration composé majoritairement par des maires. L’AUAO réalise des études pour le compte du SIVOMAO et effectue des prestations de service pour les communes.
En 1988, un syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) est créé afin de procéder à la révision du schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU).
L’administration du SIVU est gérée par le personnel du SIVOMAO et les études sont réalisées par l’AUAO.
Le schéma directeur fixe les grandes lignes de l’utilisation du sol sur le périmètre des 20 communes de l’agglomération orléanaise. Il permet aux communes de définir les objectifs majeurs d’aménagement qu’elles s’engagent à poursuivre sur une période de 20 ans. Les principaux projets retenus sont : la construction du pont Thinat et du pont de l’Europe, un règlement pour les zones inondables, une stratégie économique, une réflexion sur le transport en commun en site propre, un plan de pistes cyclables, un plan de déplacements urbains pour l’agglomération orléanaise.
Le schéma directeur est approuvé le 7 juillet 1994 et le SIVU est dissout en 1995.
Des outils de planification urbaine
Entre 1993 et 1995, un programme local de l’habitat (PLH) est élaboré. Il définit, pour une période de 5 ans, une politique locale de l’habitat afin de répondre aux besoins en logements des différentes catégories de population, en particulier les plus défavorisées, et d’assurer une répartition équilibrée et diversifiée de l’offre de logements entre les communes de l’agglomération.
Entre 1995 et 1998, le SIVOMAO élabore un plan de déplacements urbains (PDU), conformément au SDAU. La notion de plan de déplacements urbains apparaît dans la loi d’orientation des transports intérieurs du 30 décembre 1992 (LOTI). L’objectif est d’organiser les transports, la circulation et le stationnement, de permettre une utilisation plus rationnelle de la voiture et d’assurer la bonne insertion des piétons, des véhicules à deux roues et des transports publics dans le périmètre des transports urbains.
En 1994, le SIVOMAO approuve également une charte d’urbanisme commercial. Son objectif est d’assurer la préservation et la structuration de l’offre commerciale dans l’agglomération, en luttant contre les déséquilibres commerciaux et en renforçant les centres villes et le commerce de proximité. Elle est élaborée par l’AUAO, en partenariat avec le SIVOMAO, la chambre de commerce et d’industrie du Loiret et la chambre des métiers du Loiret.
Transports
Le comité syndical approuve cette vocation en 1975 dans les nouveaux statuts du SIVOMAO.
Jusqu’en 1977, la gestion des transports est confiée à la Société orléanaise d’Autobus et de Régie (SOAR) qui est une filiale des Transports régionaux de l’Est et du Centre (TREC). Le réseau est peu développé, peu performant, le parc est vétuste, souffre d’une mauvaise image de marque, le système tarifaire est complexe.
Le SIVOMAO décide alors de créer la SEMTAO (société d’économie mixte des transports publics de l’agglomération orléanaise) qui prend en charge le réseau au 1er octobre 1977.
Son siège social est localisé à l’Hôtel de Ville d’Orléans pour une durée de 30 ans et représenté par un logo orangé.
Le SIVOMAO définit la politique des transports dans une convention et charge ensuite la SEMTAO de la mettre en œuvre. Pour financer les transports, le SIVOMAO institue, le 1eroctobre 1976, la taxe de versement des transports et a recours aux subventions de l’Etat.
La modernisation du réseau pour améliorer la circulation des bus et le confort des usagers
De 1977 à 1980 et de 1990 à 1995, la SEMTAO développe de nouvelles lignes de bus, renouvèle et accroît le parc de véhicules et aménage des abris bus.
Entre 1984 et 1995, la SEMTAO aménage la place du Martroi, le couloir réservé de la rue Royale et augmente la fréquentation des dessertes.
En 1976 puis entre 1987 et 1988, l’agence d’urbanisme de l’agglomération orléanaise (AUAO) réalise pour le compte de la SEMTAO, des enquêtes ménages, des études et notamment une étude de restructuration en 1976, une étude de stationnement de la gare des Aubrais et une étude Etoile Ferrée en 1990 pour apporter des améliorations dans les transports.
Des investissements lourds entre 1978 et 1987
A l’est de l’agglomération, le réseau est restructuré, ce qui entraîne la construction d’un point bus à Saint-Jean-de-Braye, dans un nouveau quartier en pleine extension : Clos de l’Egoutier près du boulevard Marie Stuart. S’y ajoute la construction d’un garage d’entretien des bus et de bureaux en 1978.
En 1987, le centre bus de la Place d’Arc, point central du réseau, ouvre. Il est aménagé sous la dalle du centre commercial, comprenant 10 quais, des bureaux d’accueil, des locaux réservés aux chauffeurs et des locaux techniques.
L’arrivée du tramway dans l’agglomération orléanaise
Dans les années 1990, la population de l'agglomération orléanaise continue d'augmenter avec une estimation à 350 000 habitants en 2015. C'est un territoire très attractif. Dans le même temps, le trafic automobile s’est amplifié et l’utilisation du réseau bus a baissé entre 1988 et 1994.
Les maires des 20 communes réfléchissent à un nouveau mode de transport moderne, efficace, non polluant avec des amplitudes horaires plus larges et l’assurance de la régularité pour faciliter les déplacements et réduire les véhicules dans le centre-ville.
Le 17 novembre 1995, le comité syndical approuve le principe de la réalisation d’un réseau de tramway de deux lignes, dont le tronçon prioritaire est constitué par une première ligne nord/sud.
Lors de la séance du comité syndical du 7 mars 1997, la réalisation de la 1ère ligne de tramway est votée (61 voix contre 16 voix). Elle est inaugurée le 20 novembre 2000.
Voirie
René-La vocation voirie est créée en 1975 dans les nouveaux statuts du SIVOMAO. Elle représente une part très importante des investissements dans le budget.
La tangentielle : un chantier d’envergure
Les premières réflexions sur la création d’une route permettant de traverser Orléans sans entrer dans son centre-ville naissent entre les deux guerres, mais il faut attendre les années 60 et la démocratisation de l’automobile pour que le projet se développe.
La majorité des déplacements se fait par le centre-ville d’Orléans et au nord de la Loire ce qui occasionne des embouteillages. Pour remédier au trafic dense de ces deux zones, la création d’une rocade, ceinturant Orléans du nord au sud, est proposée en 1974. Elle prolongerait la N60 de Saint-Jean-de-Braye à Saint-Jean-de-la-Ruelle et franchirait la Loire, à l’ouest, à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin pour aller à Olivet, et, à l’est, un pont était prévu entre Combleux et Saint-Denis-en-Val.
Seule la 1ère partie du circuit est réalisée car certains maires s’opposent au projet. Le projet comprend trois opérations : la tangentielle ouest traversant les communes de Saran et de Saint-Jean-de-la-Ruelle, la tangentielle est traversant les communes de Saran et Orléans (avenue des Droits-de-l’Homme) et la Pénétrante Est traversant Saint-Jean-de-Braye et Orléans. Cette rocade est inaugurée en 1994 après 20 ans de travaux divisés en plusieurs tronçons.
Le saviez-vous ?
Cette rocade en forme de boucle jamais bouclée, les élus imaginent un nom original qui n’existe dans aucune autre agglomération française. Elle prend le nom de Tangentielle car elle tangente Orléans. C’est un terme très local !
D’autres réalisations emblématiques
En 1969, il n’y a pas d’autoroutes. Beaucoup de Parisiens passent par le centre d’Orléans lors des congés notamment, occasionnant de nombreux bouchons.
Le SIVOMAO décide alors de la construction d’un 3ème pont urbain, à l’ouest du chemin de fer de Vierzon : le pont René-Thinat, reliant le Faubourg Bourgogne à Orléans et l’avenue du Général-de-Gaulle à Saint-Jean-le-Blanc, est inauguré en 1977.
Dans le prolongement, la « voie G » est créée. La réalisation comprend la voie nord du pont Thinat, créée entre 1988 et 1994 : c’est l’avenue Jean-Zay ; et au sud, l’avenue Gaston- Galloux, mise en service en 1989.
Dès les années 1970, l’accessibilité de la gare de Fleury-les-Aubrais pose des difficultés.
Le pont de Joie est reconstruit entre 1975 et 1977, car il est vétuste et sa faible capacité ne permet pas à deux véhicules de se croiser.
En 1978, la rue Louis-Labonne est créée pour améliorer encore la desserte de la gare.
Le parking de la gare est agrandit en 1988 et des aménagements pour les deux roues sont créés, afin de supprimer le stationnement sauvage aux abords de la gare.
Un dernier pont est finalement construit, entre 1997 et 1999, pour contourner le centre-ville d’Orléans : le pont de l’Europe. Conçut comme une œuvre d’art par l’architecte Santiago Calatrava, espagnol de renommé internationale, il relie Saint-Jean-de-la-Ruelle (près de l’ancienne usine de Renault) à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin (à proximité de la station d’épuration).
Enseignement
Des cours municipaux à la construction du centre de formation des apprentis (CFA) de l’agglomération orléanaise
En 1971, le SIVOM prend à sa charge la gestion des cours municipaux de la ville d’Orléans. Devenus intercommunaux, les cours se transforment en centre de formation d’apprentis en 1973, conformément aux lois de 1971 régissant l’apprentissage. Le CFA est financé par des subventions de l’Etat et par la taxe d’apprentissage.
Le centre de formation comporte 3 parties distinctes :
les classes préparatoires à l’apprentissage accueillant des jeunes de plus de 15 ans qui terminent leur scolarité obligatoire en bénéficiant d’une formation alternée ;
les classes d’apprentis constituées de jeunes de 16 à 19 ans ayant signé un contrat d’apprentissage et préparant un CAP ;
le centre de perfectionnement des adultes assurant une formation professionnelle ou de perfectionnement en cours du soir ou le samedi.
Les classes et les services sont installés 2 rue du Bourdon Blanc.
En 1992, le CFA déménage à la Cité des Métiers, rue du 11 novembre à Orléans, dans un nouveau bâtiment.
Participation du SIVOM au financement des écoles spécialisées de la ville d’Orléans
Le SIVOM intervient dans le domaine de l’éducation spécialisée car les enfants qui fréquentent ces écoles, viennent de l’ensemble des communes de l’agglomération. Le SIVOMAO rembourse à la ville d’Orléans le déficit de fonctionnement et participe financièrement aux travaux d’investissement de 3 écoles :
l’école de Plein Air des Capucins, créée en 1965, qui reçoit des enfants âgés de 6 à 14 ans, déficients physiques et des élèves handicapés-moteurs, et son annexe, le centre de soin des Capucins, à Saint-Jean-le-Blanc, créé en 1976-1977 ;
l’école René Guy Cadou, qui accueille des enfants déficients visuels et auditifs ;
l’école de perfectionnement de la rue de l’Ange, qui reçoit des enfants éprouvant des difficultés à suivre les cours normaux des classes primaires.
Cimetières et crématorium
En 1966, les communes de Chécy, Olivet, Orléans et Semoy adhérent à la vocation « cimetières intercommunaux », créée par délibération du 30 octobre 1965. Le 27 juin 1966, le comité syndical prévoit la création de deux cimetières dans l’agglomération orléanaise : un au sud et un au nord.
1er cimetière intercommunal : le Bois Semé rue du Bois Semé à Olivet
En 1968, la création d’un cimetière d'agglomération est décidée. La direction générale des services techniques de la ville d'Orléans est désignée comme maître d'œuvre.
En 1971, le SIVOMAO fait l’acquisition d’un terrain de 33 ha, car les communes d'Orléans et d'Olivet n'ont plus de terrains disponibles dans leurs cimetières sud. Un avant-projet complet d'aménagement du cimetière intercommunal est étudié.
Faute de financement, la réalisation intégrale n’est pas effectuée et ce n'est que par étapes successives que cet équipement voit le jour.
En 1972, un premier carré est aménagé pour les besoins de la ville d'Olivet, puis, en 1976, un pavillon ainsi qu'un abri pour les visiteurs sont construits. En 1982, trois carrés sont aménagés pour les besoins futurs de la ville d'Orléans.
En 1988, seule Olivet utilise le cimetière alors qu’elle ne détient que 1/10ème de la surface totale, le reste étant dédié à la commune d’Orléans. Cette dernière n’y délivre encore aucune concession, préférant utiliser au maximum les espaces encore disponibles au cimetière Saint-Marceau
2ème cimetière intercommunal : les Ifs au 1251 rue de Pimelin à Saran
De 1990 à 1993, un deuxième cimetière intercommunal est construit pour les besoins des communes de Saran, Fleury-les-Aubrais et Saint-Jean-de-la-Ruelle.
En 1991, face à une forte demande, le comité syndical autorise la création d’un crématorium, car il n’existe pas d’équipements dans le Loiret. La crémation se fait à Paris ou à Tours.
Ce crématorium est situé dans l’emprise du cimetière intercommunal des Ifs à Saran. Il est complété par un centre funéraire, un jardin cinéraire, un jardin du souvenir et un columbarium pour les besoins des 18 communes du SIVOMAO. L’équipement est inauguré le 5 novembre 1994.
Le SIVOM confie ensuite, par convention du 6 octobre 1997, aux services municipaux de la ville de Saran la gestion et l’entretien du cimetière intercommunal des Ifs, du jardin du souvenir, du columbarium et du centre funéraire.
Gens du voyage
Du 1er accueil « des nomades » à un centre d’hébergement à Orléans La Source
Le 23 août 1968, la Ville d’Orléans informe le préfet de la région Centre qu’elle ne dispose pas d’un terrain pour accueillir les nomades. La ville de Fleury-les-Aubrais a aménagé sommairement une aire de stationnement mais elle ne peut pas étendre ce parc. La Ville d’Orléans suggère alors de faire étudier la question par le SIVOMAO.
En 1970, le préfet de la région Centre demande qu’une étude de ce stationnement des nomades soit effectuée par le SIVOMAO. Trois propositions non retenues, concernent le terrain des Groues, puis un terrain autour d’une ferme dépendant de la propriété de Cormes à proximité de la RN 20 au sud de La Source et en dernier un terrain sur la commune de Saint-Cyr-en-Val.
En 1974, le SIVOMAO acquière finalement un autre terrain, vers la réserve foncière départementale d’Ardon et de Saint-Cyr-en-Val, située près du terrain occupé par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Le SIVOMAO aménage un centre d’hébergement de 1978 à 1981 sur un terrain de 5 ha qui est inauguré le 22 novembre 1979. Une école d’adaptation des gens du voyage est créée, en 1981, ouvrant trois classes, qui accueillent les enfants nomades de 3 à 12 ans, et une bibliothèque.
L’intervention de l’association « Action pour les gens du voyage »
Par convention en date du 12 décembre 1980, l’association assure la gestion et l’animation du terrain et du centre d’hébergement. Elle emploie le personnel de gestion et d’entretien. Le SIVOMAO met gratuitement à la disposition de l’association des locaux, des équipements et le terrain.
L’association mène des actions en faveur des voyageurs, dans le cadre de l’action sociale (alphabétisation, formations au permis de conduire, partenariat avec la Banque Alimentaire du Loiret et les Restos du Cœur) et dans le cadre de l’action socio-culturelle (participations aux différentes manifestations comme la fête de quartier, le forum des Droits de l’Homme et la fête de la musique).
Vers l’implantation de nouveaux terrains d’accueil des gens du voyage dans l’agglomération orléanaise
Avec la loi n°90-449 du 31 mai 1990, relative à la mise en œuvre du droit au logement, un schéma départemental des aires de stationnement est établi pour le Loiret.
Une consultation auprès des communes de l’agglomération orléanaise est réalisée pour recenser les possibilités d’implantation de nouveaux terrains.
En 1999, un schéma d’accueil des gens du voyage est adopté par la communauté de communes de l’agglomération orléanaise (CCAO). Il permet de répartir les 200 emplacements d’accueil des gens du voyage sur l’agglomération orléanaise.
Espaces naturels préservés d’agglomération
Cette vocation est créée par délibération du comité syndical du 16 novembre 1990.
Elle permet au SIVOMAO d’intervenir pour la restauration, la mise en valeur ou l’entretien d’espaces naturels de qualité, boisés ou non et pour constituer des lieux de détente ou de promenade ouverts au public.
Un règlement définit les conditions à remplir pour qu’un site soit classé dans la catégorie « espaces naturels préservés d’agglomération ».
En 1992, le comité syndical décide le classement de plusieurs sites en catégorie « espaces naturels préservés d’agglomération » : la Pointe de Courpain, située à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, les zones naturelles de la Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain (ZPPAU) situées sur le territoire du SIVOMAO, la rivière du Loiret et le canal d’Orléans pour sa section comprise entre Combleux et Orléans.
Aménagement
Par délibération du 25 février 1994, le comité syndical crée la vocation « aménagement » pour réaliser des aménagements d’espaces naturels, de circulation et de stationnement dans l’agglomération orléanaise.
Aménagement du Bois de l’Ile, un espace de détente à Saint-Denis-en-Val
En 1995, le SIVOMAO fait l’acquisition d’un espace de 53 ha, situé sur la commune de Saint-Denis-en-Val, dans le prolongement de l’Ile Charlemagne, pour en faire un espace dédié aux loisirs.
Le principe d’une étude préalable à l’aménagement du domaine du Bois de l’Ile est validé le 12 janvier 1996.
Cette étude « Aménagement du domaine Bois de l’Ile et Ile Charlemagne : schéma de référence » est approuvée par le conseil de communauté le 30 juin 1999. Il y est prévu de structurer le domaine en espace public destiné aux promenades, au sport, à la pêche et à l’étude de la nature.
Par ailleurs, d’autres projets sont en réflexion à partir de 1994 : les entrées de ville sur l’axe Orléans-Fleury-les-Aubrais, notamment l’aménagement du carrefour de la Vallée avec une fontaine et des sculptures, l’extension du parking de la gare de Fleury-Les-Aubrais, un projet d’aménagement du secteur des Groues à Orléans et à Saint-Jean-de-la-Ruelle, pour implanter un grand parc public, développer une zone d’activités et créer des logements.