Le bâtiment scolaire : naissance et évolution
En 1880, la loi Camille Sée instaure l’enseignement secondaire à destination des filles. L’Etat créé des établissements avec le concours des départements et des villes. En 1907, la ville d’Orléans décide d’installer le lycée de jeunes filles dans l’ancien séminaire. La première rentrée se déroule le 11 octobre 1908 après de nombreux travaux. Ainsi le mur et l’entrée monumentale laissent place à une façade ornée des emblèmes des quatre villes les plus importantes du Loiret : Orléans, Montargis, Pithiviers et Gien. Quatre dortoirs et onze classes peuvent accueillir jusqu’à cinq cents élèves.
L’inauguration a lieu l’année suivante dans un climat de polémique entre cléricaux et anti-cléricaux. Le bruit court que les familles des élèves seront excommuniées car elles utilisent un bien d’église spolié. La directrice, Marie-Louise Labérenne, apaise alors les tensions en proposant un enseignement religieux aux élèves qui en font la demande. En mars 1909, le conseil municipal parachève l’installation en nommant l’établissement « Lycée Jeanne d’Arc ».
Durant la Première Guerre Mondiale, le lycée est réquisitionné à deux reprises pour l’accueil de militaires blessés. Si les cours ne sont pas interrompus, ils se déroulent pourtant hors de l’enceinte du bâtiment. L’internat est fermé et les jeunes filles doivent trouver pension auprès des familles orléanaises. Fort de trois cents élèves, le lycée accueille plus d’une centaine de pensionnaires et en particulier des jeunes filles originaires de villes menacées directement par les combats. Après la guerre, les activités reprennent normalement. La Seconde Guerre Mondiale vient à nouveau troubler la vie de l’édifice occupé cette fois par le service de santé militaire français puis par un centre de repos pour l’armée allemande.
Dans les années 1960, alors qu’on décompte jusqu’à mille élèves, le lycée Jeanne d’Arc opère une fusion administrative et pédagogique avec le lycée de jeunes filles Jean-Zay. On parle alors du Lycée de jeunes filles d’Orléans duquel dépendent le groupe « Jean-Zay » et le groupe « Jeanne-d’Arc ». A la faveur d’un décret, l’établissement retrouve son autonomie pédagogique en prenant la forme d’un collège d’enseignement secondaire (CES) au début des années 1970. Cependant, il dépend toujours administrativement du Lycée de jeunes filles d’Orléans. A la même époque, la mixité de l’enseignement est mise en place : le CES Jeanne d’Arc reçoit ses premiers garçons à la rentrée 1970.
La loi du 11 juillet 1975 redéfinit trois catégories d’établissements : les écoles maternelles et primaires, les collèges et les lycées. C’est la fin du CES Jeanne d’Arc dépendant du Lycée d’Etat d’Orléans et la naissance du collège Jeanne d’Arc. A cette époque, les effectifs de l’internat sont en baisse. Il sera définitivement fermé en 1989.
Dès 2004, le Conseil général du Loiret projette de rénover le collège. La sécurisation des accès, l’agrandissement des salles de travail et une remise à niveau technique sont prévus. En 2008, certains bâtiments anciens sont démolis et remplacés, notamment sur le côté nord. La capacité d’accueil est augmentée : une centaine d’élèves supplémentaires peut être reçue. La façade sur la rue Dupanloup est restaurée et l’accès par la rue Serpente est valorisée.