Le grand séminaire
En 1667, Louis XIV accorde à monseigneur de Coislin, évêque d’Orléans, l’autorisation de créer un séminaire dédié à la formation des prêtres. Les biens dépendant du chapitre Saint-Avit lui sont attribués. Progressivement, les maisons et la collégiale disparaissent au profit de nouveaux bâtiments. Les premiers sont édifiés entre 1708 et 1710 à partir de plans dressés par l’architecte Jules Hardouin Mansart. Des salles d’études et de repos s’organisent dans le quadrilatère formé par les rues des Bons-Enfants, Serpente, de l’Evêché (rue Dupanloup) et du Bourdon-Blanc. En 1720, le quartier dit « des Philosophes » est bâti sur le côté est. L’établissement accueille alors une moyenne de quarante séminaristes qui y suivent une formation de quatre années.
En novembre 1789, les biens ecclésiastiques sont saisis et les ordres monastiques supprimés. Les ecclésiastiques doivent prêter serment sur la constitution civile du clergé. Les Sulpiciens, qui dirigent le Grand Séminaire, s’y refusent. En 1791, ils sont chassés au profit de prêtres assermentés. Malgré cela, en 1793, le bâtiment sert de prison, puis de caserne. La Restauration instaure un climat plus serein. En 1828, le Grand Séminaire est réinstallé dans les bâtiments de la rue Dupanloup.
Moins d’un siècle plus tard, la loi du 7 juillet 1904 interdit l’enseignement à toutes les congrégations et celle du 3 juillet 1905 consacre le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Les séminaristes quittent définitivement la rue Dupanloup en 1906. En 1907, la ville d’Orléans achète l’ancien séminaire pour le transformer en lycée de jeunes filles.
La chapelle du Grand Séminaire comprend vingt-trois panneaux illustrant la vie du Christ ainsi que quatre coupoles sur le thème de l’Ancien et du Nouveau Testament. A l’occasion de sa restauration en 1837, les boiseries provenant des stalles de la cathédrale Sainte-Croix y sont installées. Elles ne retrouveront leur emplacement originel qu’en 1938. A cette époque, le Grand Séminaire n’existe déjà plus. La chapelle est utilisée par le personnel et les pensionnaires du Lycée de jeunes filles. Déjà, par manque de place, on envisage d’aménager trois classes au niveau du premier étage mais ce projet ne voit le jour que dans les années 1950. La sacristie attenante, quant à elle, devient successivement une salle d’enseignement ménager, une cuisine, un réfectoire pour le personnel, puis un débarras pour le matériel d’éducation physique.