Saint-Avit ou Saint-Georges
Saint-Avit ou Saint-Georges
Au milieu du VIe siècle, les restes de Saint Avit, évangélisateur chrétien, abbé de Micy, sont inhumés dans l’église Saint-Georges, située au nord de l’enceinte gallo-romaine. Un culte se développe et de ce jour, l’église porte le double vocable Saint-Georges et Saint-Avit.
Après avoir prié le saint de le protéger durant ses batailles contre les Wisigoths d’Aquitaine, Childebert, fils de Clovis roi des Francs, fait édifier une église plus vaste. Celle-ci est ravagée lors des invasions vikings au IXe siècle.
Le roi Louis VII refonde l’église. Mais quelques siècles plus tard, l’édifice est à nouveau détruit. Engagés dans la Guerre de Cent ans, les Orléanais l’abattent afin que les Anglais ne le transforment pas en fort. Ensuite, une nouvelle église est reconstruite sur les vestiges de l’ancienne. Cette fois, les guerres de religion ont raison du bâtiment. Malgré une nouvelle et dernière reconstruction, l’exercice du culte dans cette paroisse périclite. En 1632, Monseigneur de Netz, évêque d’Orléans, réunit Saint-Avit à la paroisse Saint-Michel située non loin de là (actuel centre municipal).
Vers 1668, et sous l’impulsion de monseigneur de Coislin, évêque d’Orléans, les bâtiments de la collégiale Saint-Avit disparaissent pour faire place au Grand Séminaire.
En 1852, une crypte romane est mise à jour à l’occasion de travaux d’agrandissement du séminaire. La Société Historique et Archéologique de l’Orléanais identifie les ruines inférieures de l’église Saint-Avit. L’année suivante, l’architecte Eugène Viollet-Leduc et Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, ordonnent de dégager le bâtiment et de rétablir l’abside. De nos jours, cette crypte est accessible via une porte donnant rue du Bourdon-Blanc à l’occasion de visites organisées par l’Office du tourisme.
Durant les guerres de religion, Orléans fut le théâtre de violents affrontements. Les huguenots mirent à sac de nombreuses églises, dont Saint-Avit. Officiant sur le versant nord de la cathédrale Sainte-Croix, le curé de Saint-Avit fut un des témoins privilégiés des saccages et des massacres. L’événement fut d’une telle ampleur qu’il décida de le consigner dans son registre paroissial :
« Le dymanche XXVIIIe jour dudict mois de septembre oudict an mil Ve soixante sept, la ville d’Orliens fut derechef envahye et surprise des heretiques huguenotz calvinistes et sacramentaires, lesquelz feirent cesser le sainct sacrifice de la messe et tout aultre service divin par tout le bailliage d’Orliens et ailleurs par le royaume de France, mettant a mort les presbtres, saccageans et bruslant les temples et eglises des chrestiens ; et dura icelluy trouble jusques a la fin du mois de mars suivant mil Ve soixante huict, moiennant une paix fourree qui fut de peu de duree, nonobstant laquelle ilz abbatirent et mirent en ruine ceste belle eglise de Saincte croix. »