La Grande Guerre : les honneurs aux victimes de guerre

Le cimetière militaire

En 1908, le comité du Souvenir Français obtient gratuitement la concession à perpétuité d’un terrain de 500 mètres carrés dans le Grand Cimetière. Ce cimetière militaire est destiné à la sépulture des militaires de la garnison d’Orléans décédés en activité et dont les corps n’ont pas été réclamés par les familles. Le terrain est alors entouré de bornes de pierre reliées par des chaînes. Un caveau ossuaire est construit en son centre surmonté d’un monument, afin d’y replacer les corps exhumés au terme d’une période de 10 ans.

Au cours de la Grande Guerre, la loi du 29 décembre 1915 accorde aux militaires morts pour la France, le droit à une sépulture perpétuelle aux frais de l'État. Le cimetière militaire d’Orléans s’étend pour accueillir les sépultures des soldats décédés à Orléans par suite de leurs blessures, ainsi que ceux ramenés du front à la demande des familles. En 1919, le cimetière se répartit entre les tombes des soldats français et celles des soldats des armées alliées : américains, anglais, russes, belges et italiens. Un emplacement est dédié aux soldats de confession musulmane.

Lien vers l'article en ligne : "Soixante-quatre poilus du Maghreb morts pour la France à Orléans".

Une place est également réservée aux sépultures des prisonniers de guerre (accord de Berne du 26 avril 1918).

 

1915 - Institution de la mention « Mort pour la France » et du diplôme d’honneur

L’inscription « Mort pour la France » sur les actes d’état civil est instituée par  la loi du 2 juillet 1915. La mention est attribuée aux civils et aux soldats victimes de la guerre, décédés entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919. L’inscription est uniquement autorisée aux militaires tués à l’ennemi, morts des suites de leurs blessures ou d’une maladie contactée sur le champ de bataille. Cette reconnaissance justifie également le versement de pensions, de primes et d’allocations de guerre aux veuves et aux orphelins. Dès 1914, les maires sont chargés du suivi des demandes d’attribution ou de refus de la mention qui est validée par l’autorité militaire. Créés par la loi du 27 avril 1916, des diplômes d’honneur des militaires morts pour la patrie sont également transmis aux maires chargés de les remettre aux familles avec toute la solennité possible.

 

Le 2 novembre 1919 : la première cérémonie en mémoire des soldats tombés pour la patrie

Le jour des morts du 2 novembre 1919, la municipalité d’Orléans organise un cortège au départ de l’Hôtel de Ville afin d’aller déposer des fleurs et des couronnes aux cimetières militaires français et américain. A l’issu de la cérémonie, un dépôt de gerbe est également prévu au cimetière de la Sablière de Fleury-les-Aubrais. Par la suite, cette manifestation patriotique se déroulera traditionnellement le jour férié de la Toussaint. Depuis, selon la loi du 25 octobre 1919, le 1er ou le 2 novembre de chaque année, une cérémonie est consacrée dans chaque commune à la mémoire et à la glorification des héros morts pour la Patrie.

 

Un projet d’ossuaire

En 1919, le conseil municipal d’Orléans créé une commission chargée de l’étude  d’un monument érigé en l’honneur des soldats tombés au cours de la Grande Guerre. De nombreuses associations sont conviées à participer à cette réflexion, dont le Souvenir Français ainsi que les associations de combattants et de mutilés.

Deux projets sont proposés : un monument avec ossuaire érigé dans le Grand Cimetière et un monument aux vainqueurs de la Grande Guerre élevé sur une place publique de la ville.

Le projet d’ossuaire comprend aussi des tables de marbre sur lesquelles seraient gravés les noms des 3 500 habitants de la ville morts au champ d’honneur. Il est envisagé de déplacer le monument de la guerre de 1870-1871 pour positionner les 2 monuments en vis-à-vis sur le rond-point central du Grand Cimetière.

Le projet est remis en question en septembre 1920 car l’État publie un décret qui interdit que les corps des morts de la Grande Guerre soient exhumés de leur sépulture. La construction de l’ossuaire étant devenue impossible, le conseil municipal décide à l’unanimité d’élever un monument à la mémoire des enfants d’Orléans morts pour la France. Ce sera le monument aux morts de Luc Maliba et de Marcel Marron inauguré le 2 novembre 1924. Quant au monument à la gloire des vainqueurs, il est envisagé de l’ériger sur le boulevard de Verdun.

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