De graphie en calligraphie

6 siècles d'écriture

 

De 1183 à 1790, l’ensemble des archives anciennes est constitué d’une très grande diversité de documents, tant par leurs formes que par la variété des actes qu’ils concernent.

 

Rédigés sur parchemin jusqu’à la fin du Moyen Âge, puis sur papier, on rencontre de très petites pièces de quelques centimètres carrés, en passant par d’imposants registres reliés, ou de très grands formats de pièces en parchemin.

 

Prenant différentes formes, les documents sont tout autant remarquables par la diversité des écritures et de la calligraphie, que du soin apporté à leur élaboration. Il serait nécessaire de faire des recherches plus poussées pour essayer de connaître les conditions dans lesquelles les documents qui composent aujourd’hui les collections ont été produits au fil des siècles.

Le diplôme de Philippe Auguste de 1183

 

Pièce la plus ancienne des Archives d’Orléans, la présentation de cet acte royal est caractéristique de la tradition capétienne.

 

Calligraphié sur parchemin, on note le caractère solennel du document et le soin apporté à la mise par écrit de ce diplôme qui accorde des privilèges aux habitants d’Orléans.

 

L’énoncé du nom et auteur de l’acte se présente en caractères allongés pour occuper toute la première ligne. Le texte en latin est tracé à la plume, d’une belle écriture régulière et en minuscule caroline qui est une lettre tout en rondeur. Les majuscules sont agrandies et ornées de doublement. Un monogramme royal est apposé au bas de l’acte, il est composé des lettres du nom de PHILIPPUS sur un H majuscule. Un repli de parchemin est destiné à supporter le poids du sceau royal.

 

Les livres de comptes de 1391 à 1495

 

De par leur présentation irréprochable et la remarquable régularité des écritures, les registres de comptes de la Ville et de forteresse semblent bien avoir été rédigés par des copistes confirmés. Les documents sont entièrement calligraphiés à la plume sur parchemin, les plus tardifs étant rédigés sur papier. Le texte en français est tracé en lettres gothiques au caractère anguleux, la graphie est caractéristique de l’époque du Moyen Âge. De belles lettrines ornées placées en début de paragraphe mettent en valeur le texte et sa mise en page, tout comme l’ensemble du document.

 

Il s’agit de retranscriptions très soignées destinées à être présentées par le receveur de la municipalité, aux instances chargées d’assurer le contrôle et l’approbation des comptes lors des auditions publiques.

Les registres paroissiaux

 

Les 2 204 registres paroissiaux constituent une collection de documents de formes et de tailles très variables selon les époques.

 

Ils sont rédigés à l’encre manuscrite sur des feuilles de papier chiffon et sont reliés de façon souvent artisanale, parfois avec des couvertures en parchemin de réemploi. Ainsi, certains registres sont couverts avec des livrets d’antiphonaires qui sont des partitions de musique liturgique calligraphiées sur parchemin. Certaines sont ornées de belles lettrines, ces lettres initiales majuscules placées en tête du texte et qui occupent une hauteur supérieure à la ligne. Des motifs floraux et des grotesques représentant des personnages imaginaires participent au décor.

Au début du 16e siècle, les actes sont écrits en moyen français, ce qui peut présenter une difficulté de lecture et d’accès au contenu. Leur transcription fait recours à l’étude des écritures manuscrites anciennes : la paléographie.

 

A la difficulté de la langue, et du sens, s’ajoute les questions liées à la graphie des textes. La manière de former les lettres est bien différente de celle d’aujourd’hui, l’écriture à la plume déforme les lettres et de nombreuses abréviations sont utilisées. A ces obstacles s’ajoute l’état de conservation du document qui est parfois altéré par les effets du temps.

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

Ci-contre : le plus ancien des registres paroissiaux conservés à Orléans est celui de l'enregistrement des baptêmes de la paroisse Saint-Paul en 1526.

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