Ossuaire pour les Morts de la Grande Guerre
Un hommage qui ne vit pas le jour
C’est dans sa séance du 6 octobre 1919 que le Conseil municipal d’Orléans décide de l’érection d’un monument en l’honneur des soldats tombés pour la France au cours de la Grande Guerre. Dans l’objectif de mener l’étude, une commission spéciale est constituée. Outre des membres de la municipalité, elle comprend différents membres d’associations dont le président de l’Association des Combattants, celui de l’Association des Combattants de 1870 ou encore celui du Comité du Souvenir français.
Le 23 octobre 1919, le projet est défini comme celui d’un Monument à la mémoire des habitants d’Orléans morts pour la Patrie pendant la Guerre de 1914-1918. Il devra notamment recevoir les restes des poilus inhumés dans le cimetière militaire. Fernand Rabier, maire d’Orléans, souhaite que le monument soit érigé dans la perspective principale du Grand Cimetière de la Ville. L’idée est de déplacer le monument existant de la Guerre de 1870 afin que les deux monuments soient en face l’un de l’autre. Un concours doit être ouvert à l’attention des architectes et des artistes. Le monument devra se composer d’un ossuaire en partie inférieure. Sur la partie haute, il est prévu un espace devant recevoir des tables de marbre sur lesquelles seraient gravés les noms des 3 500 habitants de la ville morts au Champ d’Honneur. Cette seconde partie doit être d’accès facile afin que le public puisse venir se recueillir le 2 novembre de chaque année.
La commission va néanmoins débattre du lieu où ériger le monument. Très vite, deux projets sont définis. Le cimetière doit accueillir le Monument aux Morts et doit comprendre un ossuaire. En ville, sur une place publique, il faut implanter un monument en l’honneur des vainqueurs de la Grande Guerre.
Mais en septembre 1920, l’Etat publie un décret qui indique que les corps des soldats doivent rester dans les sépultures où ils ont été inhumés. Le projet d’ossuaire de la Ville d’Orléans devient donc impossible. La municipalité poursuivra néanmoins l’idée d’ériger deux monuments. Le premier sera un cénotaphe de Marcel Marron et Luc Maliba représentant un poilu couché dans les plis du drapeau. Il sera implanté au Grand Cimetière. Le second sera le Monument de la Victoire des frères Malfray inauguré en 1924 sur le boulevard de Verdun.
Date de modification : 27 janvier 2018