Marie Chassot et l'école de rééducation des mutilés de la guerre
En mars 1915, une circulaire du ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télécommunications demande aux Préfets de réfléchir à l’assistance professionnelle à donner aux blessés réformés. L’objectif est de réadapter les mutilés de la guerre au monde du travail afin de leur donner les moyens de subvenir à leurs propres besoins. L'enjeu est de permettre aux mutilés de reprendre le métier qu'ils exerçaient avant-guerre ou bien, en cas d'impossibilité physique, de leur apprendre une nouvelle profession. En arrière-plan, l'idée n'est pas seulement philanthropique. Remettre les mutilés au travail est également une façon de mobiliser toutes les ressources humaines pour pallier la pénurie de main-d'œuvre qui existe alors sur le territoire national.
A Orléans, la municipalité souhaite relayer la demande de l'Etat et mène une enquête qui doit déterminer si l'implantation d'une école est envisageable dans la ville comme ce fut le cas à Lyon, Marseille, Tours ou encore à Bourges. Une femme, Marie Chassot, a déjà pris l'initiative d'organiser la réinsertion des blessés de guerre soignés à l'hôpital de convalescents Louis-Rossat. Rapidement, la ville d'Orléans préfère soutenir et développer l'initiative de Marie Chassot plutôt que de lui faire concurrence. La municipalité lui fournit notamment des locaux et des fonds.
Très impliquée, et en collaboration avec ses filles Claire et Germaine, Marie Chassot dirige l'école de rééducation des mutilés de la guerre d'octobre 1915 à juillet 1921.
En 2012, les fonds municipaux relatifs à la Première Guerre mondiale sont reclassés. L'action singulière et philanthropique de Marie Chassot est découverte par les archivistes. En 2014, deux descendantes de Marie Chassot prennent contact avec les Archives municipales. Elles mettent à leur disposition des documents privés (correspondances et photographies) qui complètent les connaissances sur Marie Chassot et son école.
Malgré cela, des interrogations subsistent. Ainsi, les documents relatifs au fonctionnement administratif et au suivi des pensionnaires restent lacunaires. Tout un pan de la vie de l'école reste méconnu comme, par exemple, l'aspect médical.