Qui sont les Français Libres ?
Un statut encadré juridiquement
Qui sont les Français Libres ?
Le 3 juin 1943, les généraux de Gaulle et Giraud créent le Comité Français de Libération Nationale (CFLN), unifiant sous une même autorité les Forces Françaises Libres (FFL) et l’Armée d’Afrique, qui était restée subordonnée au Maréchal Pétain jusqu’à fin 1942. Cette fusion devient effective le 31 juillet 1943. À partir du 1er août 1943, il n’est donc plus possible de s’engager dans la France Libre, à de rares exceptions près.
Après-guerre, deux textes ont défini avec précision la qualité de Français Libres :
- le décret du 4 avril 1946 : création d'une Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre pour honorer les services rendus volontairement par des civils et militaires, Français ou étrangers, ayant rejoint les FFL avant le 1er août 1943 ou ayant servi la France Libre sur un territoire soumis à l’autorité du Comité National de Londres ou dans des pays étrangers.
- l’instruction N° 21022/SEFAG/EMP du 29 juillet 1953 : officialisation de la reconnaissance des services rendus à la France Libre et aux FFL. Ce texte permettait dès lors d’accéder à certains avantages liés à ce titre.
Ces deux textes définissent qui peut être qualifié de "Français Libre" :
- Les personnes ayant appartenu aux Forces armées de la France Libre ou à la marine marchande entre le 18 juin 1940 et le 31 juillet 1943,
- Les Résistants de l’Intérieur (agents réguliers P1 ou permanents P2, mais pas les agents occasionnels O) ayant appartenu, avant le 1er août 1943, à un réseau de renseignement ou d’action reconnaissant l’autorité du général de Gaulle (la liste des réseaux de Résistance homologués FFL est publiée en janvier 1959 par la revue de la France Libre),
- Les membres des Comités de la France Libre à l’Étranger,
- Les civils affectés à des postes administratifs en Grande-Bretagne et dans les territoires ralliés.
D’autres cas, plus rares, incluent :
- Les évadés avant le 8 novembre 1942 de France occupée ou de territoires sous contrôle du gouvernement de fait, ayant rejoint une unité FFL même après le 31 juillet 1943 pour des raisons de force majeure, telles que l’incarcération consécutive à leur évasion, en Espagne par exemple,
- Ceux ayant trouvé la mort en tentant de rejoindre les FFL durant cette période.
Soldats tombés dans les déserts, les montagnes ou les plaines, marins noyés que bercent pour toujours les vagues de l'océan, aviateurs précipités du ciel pour être brisés sur la terre, combattants de la Résistance tués aux maquis et aux poteaux d'exécution, vous tous, qui à votre dernier souffle, avez mêlé le nom de la France, c'est vous qui avez exalté les courages, sanctifié l'effort, cimenté les résolutions. Vous fûtes les inspirateurs de tous ceux et de toutes celles qui, par leurs actes, leur dévouement, leurs sacrifices, ont triomphé du désespoir et lutté pour la patrie.
Vous avez pris la tête de l'immense et magnifique cohorte des fils et des filles de la France, qui ont, dans les épreuves, attesté sa grandeur, ou bien sous les rafales qui balayaient les champs de bataille, ou bien dans l'angoisse des cachots, ou bien au plus fort des tortures des camps de déportation. Votre pensée fut, naguère, la douceur de nos deuils. Votre exemple est, aujourd'hui, la raison de notre fierté. Votre gloire sera, pour jamais, la compagne de notre espérance.Général Charles de Gaulle