Une école en quête de locaux

Vue d'une cave voutée de l'Hôtel des Créneaux. Vers 1984-1985. Photographie. Archives municipales d'Orléans. 3Fi1427
Vue d'une cave voutée de l'Hôtel des Créneaux. Vers 1984-1985. Photographie. Archives municipales d'Orléans. 3Fi1427
Hôtel des Créneaux : réserve du musée. Vers 1984-1985. Photographie. Archives municipales d'Orléans. 3Fi1440
Hôtel des Créneaux : réserve du musée. Vers 1984-1985. Photographie. Archives municipales d'Orléans. 3Fi1440

Du Musée au Campo-Santo

Trente ans plus tard en 1855, le musée manque de place pour accueillir les collections archéologiques appartenant au Département et à la Société archéologique qui doivent être remises à la Ville. On prévoit alors d’installer les 2 classes communales de dessin et d’architecture dans les « anciens cénacles » dépendants des bâtiments de la Bibliothèque. Une somme de 2 700 francs est allouée aux travaux de réparation et d’aménagement des lieux. L’Ecole de dessin est alors dotée d’un vaste et commode bâtiment et dispose de nouvelles salles bien éclairées, comme le mentionnent les rapports annuels d’activité en 1860 et 1864. Les cours de coupe de pierre, supprimés faute de nouveaux locaux adéquats, sont rétablis à destination des ouvriers en architecture à la rentrée de 1866.

En 1870 lors du conflit franco-allemand, les locaux de l’Ecole de dessin, tout comme ceux de l’Institut, subissent d’importantes dégradations. Plusieurs salles sont occupées par la Société internationale des secours aux blessés et servent au séjour d’ambulances pour l’accueil des soignés. Dans sa séance du 28 avril 1871, le conseil municipal vote des crédits pour remettre en état, assainir et désinfecter de façon urgente les salles de dessin, d’architecture et le cabinet de dépôt des modèles. Les travaux de peinture, des menuiseries et des tentures des papiers sont ajournés en raison des arbitrages budgétaires. On constate qu’une grande partie du mobilier des salles de classe a disparu. C’est une année jugée désastreuse pour l’école.

A partir de 1880, la Ville apporte des améliorations importantes en créant 3 salles supplémentaires pour l’installation des nombreux modèles. Pour faciliter les apprentissages, on remplace les chevalets par des coffres et on installe des tringles au mur où sont accrochés les modèles en relief. Un gradin circulaire permet d’accueillir un plus grand nombre d’élèves.

La vue perspective de la salle de dessin d’imitation réalisée en 1885 par l’élève Ferdinand Farcinade, nous restitue aujourd’hui parfaitement cette ambiance.

En 1883, on trouve une mention de l’adresse précise de l’établissement au 12 rue de l’Evêché (actuelle rue Dupanloup).

Inspection du Ministère de L'Instruction publique et des Beaux-Arts. 1890. Minute pour l'école. Archives municipales d'Orléans, 7R1
Inspection du Ministère de L'Instruction publique et des Beaux-Arts. 1890. Minute pour l'école. Archives municipales d'Orléans, 7R1
Vue perspective de la salle de dessin d’imitation. 1885. Plan. Ferdinand Farcinade. Archives municipales d’Orléans, 101Fi3
Vue perspective de la salle de dessin d’imitation. 1885. Plan. Ferdinand Farcinade. Archives municipales d’Orléans, 101Fi3

Au fil des années, les locaux tout comme les équipements se dégradent et deviennent insuffisants. En 1890, le rapport de l’inspecteur du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts est alarmant. Il regrette l’absence de bibliothèque, tout comme celle d’un amphithéâtre pour les cours oraux. Il constate le capharnaüm qui règne dans la salle des professeurs, déplore l’obligation de transporter les modèles au premier étage, ce qui représente une opération pénible et dangereuse pour les élèves. Il note qu’il n’y a pas de salle pour le modèle vivant.

La Ville a d’ores et déjà envisagé de transférer l’établissement dans la Maison Agnès Sorel acquise en 1881 (aujourd'hui située 11 rue du Tabour). Cet hôtel du 15e siècle classé monument historique est alors en cours de restauration avec le soutien de l’Etat. L’inspecteur émet un avis très défavorable en raison de la distribution compliquée des espaces et des salles sombres de l’édifice. Il propose un projet plus ambitieux avec l’agrandissement de l’école actuelle sur l’emprise du cloître attenant et la création d’une école à vocation régionale.

En 1893, c’est finalement le Musée Jeanne d’Arc qui est pressenti pour occuper la Maison Agnès Sorel (actuel Centre Charles Péguy). Des crédits de 2 650 francs sont votés pour l’établissement d’une nouvelle salle à l’Ecole de dessin. Dans son étude publiée en 1894, Louis Jarry indique que l’école, qui vient tout juste de bénéficier de travaux d’aménagement et d’embellissement, a une certaine élégance. Il la décrit ainsi :

Ce bâtiment contient, au rez-de-chaussée l’entrée, le logement du concierge et, autour d’une cour, la salle de modelage, les deux salles pour la coupe de pierre et le musée des modèles. Au premier étage sont deux salles pour le dessin d’imitation et celle de l’architecture. Le dessin industriel occupe les deux salles du second étage. Cet emplacement, sous le toit [combles des galeries du Campo Santo], est incommode pendant l’été. Mais alors, le cours est transféré au rez-de-chaussée, dans les salles de la coupe de pierre dont les cours se terminent à Pâques.

Partager sur