Une école gratuite de dessin et d'architecture
Une école gratuite de dessin et d'architecture
Tout au long du 19e siècle, l’enseignement est basé sur le dessin d’imitation et sur le dessin d’architecture.
Le cours de dessin élémentaire s’appuie sur l’apprentissage d’après le modèle : plâtres représentants des académies (corps humain nu), des parties de l’homme, des animaux, des fruits, des ornements employés dans la décoration des bâtiments et meubles et de divers ordres d’architecture. L'étude des modèles antiques occupent une place prépondérante dans les apprentissages.
Constituée depuis les origines de l’école, une importante collection de moulages en plâtre, de dessins, d’ouvrages spécialisés, compose le matériel pédagogique qui est placé sous la responsabilité du concierge.
L'Etat participe notamment à la fourniture de modèles en plâtre en faveur des écoles de dessin, qui sont réalisés d'après les modèles du Musée du Louvre. Le conservateur des monuments français est chargé par le ministère de l'Intérieur de l'expédition de ces modèles. Au début du 19e siècle, c'est le roulage, service de voiture hippomobile, qui est utilisé pour le transport des marchandises.
En 1821, le préfet du Loiret accuse réception du modèle en plâtre du taureau. Il informe par courrier le maire d'Orléans que la pièce est retrouvée fracturée en raison d'un emballage défectueux et qu'il demande une nouvelle épreuve au frais du sculpteur.
Comme le précise le rapport d’activité de l’école pour l’année 1817, le but principal de l’institution est alors de former les apprentis et les ouvriers du bâtiment : 60 jeunes de 10 à 16 ans reçoivent pendant 4 ans des leçons de dessin les plus appropriées aux arts mécaniques. Ils sont choisis dans la classe des artisans peu fortunés. Ces connaissances en font pour la ville des ouvriers intelligents et des artisans distingués.
Les horaires sont appropriés pour permettre aux élèves de partager leur temps entre l'atelier et l'école, les cours sont dispensés en tout début de journée et en soirée.
Progressivement, des postes d’enseignants sont créés pour dispenser des cours pratiques venant compléter le cursus : géométrie pratique et géométrie descriptive en 1814, cours de stéréotomie en 1851 (science de la taille et de la coupe des matériaux de construction) notamment trait de charpente, menuiserie et coupe de pierre, dessin industriel et dessin mécanique à la fin du siècle.
La formation artistique n’est pas en reste, mais il faut attendre 1855 pour voir la création d’un cours de modelage qui compense la suppression du cours de sculpture et ornement décidée en 1797.
A son ouverture, ce cours professé par le sculpteur Augustin-François Allélit compte une trentaine d’élèves. Fréquenté par de jeunes ouvriers, il produit des élèves ornemanistes ou sculpteurs dans les ateliers d’Orléans.
A la mort du professeur Allélit en 1865, ses élèves et amis fondent à sa mémoire la Société des amis des arts d’Orléans.
En 1863, les élèves dont le nombre s’élève à 90 exercent des métiers très diversifiés : peintre en bâtiment, menuisier, plâtrier, ferblantier, serrurier, ébéniste et sculpteur sur bois, commis d’architecte, écrivain lithographe, tailleur de pierre, confiseur, clerc de notaire, maçon, militaire. En 1865, la classe de dessin de figure compte 19 peintres décorateurs sur les 60 élèves présents.
Le règlement établi en 1897 précise l’organisation des cours publics : dessin d’imitation comprenant la figure et l’ornement ; dessin géométrique, lavis, architecture et perspective ; dessin industriel ; dessin appliqué à la mécanique ; modelage ; coupe de pierre, stéréotomie. L’école compte alors 9 professeurs ou professeurs adjoints.
A partir de la rentrée scolaire de 1893, l’établissement enregistre 150 inscriptions, ce qui fait tripler en un siècle la fréquentation de l’école d’Orléans.
L’enseignement est encore réservé aux garçons, la mixité n’apparaît seulement qu’au début du 20e siècle avec l’ouverture de cours dédiés aux jeunes filles pour le dessin d’imitation, le dessin géométrique et les arts décoratifs.
Il faut attendre 1898, pour que les femmes puissent s’inscrire à l’Ecole des beaux-arts de Paris.