L'essor des commerces et des transports

A la Révolution française, les nouveaux projets d’urbanisme sont achevés. La rue Royale débouche sur la place du Martroi, agrandie et embellie par les nouvelles réalisations architecturales. Le duc d’Orléans fait construire la Chancellerie à partir de 1754 et le bâtiment y abrite désormais les archives du duché conservées jusqu’alors au Châtelet. La vieille forteresse médiévale est vendue et démolie progressivement pour céder la place à l'aménagement du quai de Châtelet. Les quais de la rive droite sont ainsi aménagés de part et d’autre de l’entrée de la rue Royale. 

Des symboles de la fin de l’Ancien Régime : la rue Egalité et la démolition du Monument de la Pucelle

Le 28 août 1792, l’an IV de la Liberté et de l’Egalité, la nouvelle assemblée administrative du Département du Loiret invite la municipalité d’Orléans à rebaptiser la rue Royale en rue de l’Egalité. Elle préconise aussi de faire disparaître dans cette rue les figures et inscriptions d’enseignes d’auberges et de boutiques offrant des images et des caractères qui blessent les droits de l’Egalité.

Le Monument de la Pucelle, érigé à l’angle des rues Royale et de la Vieille-Poterie depuis 1771, n’échappe pas à ces dispositions. L’assemblée administrative approuve la démolition du monument en bronze de Charles VII, pour le convertir en canons afin d’augmenter l’artillerie de la Garde nationale. 

Une rue dédiée au commerce

L’activité commerciale se développe au nouveau carrefour que forment le pont et la rue, ainsi que sur les quais. En 1797, le marché au bois, foins et pailles situé sur la rue Egalité jusqu’au port de Recouvrance, occasionne de graves inconvénients. L’administration municipale est contrainte de réglementer la circulation que la police a du mal à faire exécuter. Le trafic provoque une extrême affluence de voitures et un engorgement continuel. Le stationnement représente un danger pour les passants. Les occupants de la rue Egalité portent plainte contre les voituriers et charretiers qui bloquent le passage et l’accès aux boutiques et aux magasins. 

Avec l’implantation des commerces et l’avènement des transports, la nouvelle artère de la ville prospère tout au long du 19e siècle. L’installation de boutiques de détail marque le point de départ d’une longue tradition de magasins spécialisés qui caractérisent la rue Royale : textiles et lingerie, maroquinerie, parfumerie, papiers peints et tentures, horlogerie, bijouterie, orfèvrerie, papeterie, librairie, plantes, droguerie, café, etc.

L'avènement des transports

Orléans se dote progressivement d’un réseau de transport en commun. Dans les années 1870, la rue Royale est sur la nouvelle ligne de tramway qui relie les Aydes à Olivet. Cette voie ferrée d’une nouvelle génération, dite « à l’américaine », est à traction de cheval. En 1877, les propriétaires de la rue Royale se plaignent des inconvénients résultant de l’installation, en face de leur immeuble, de la voie d’évitement du tramway orléanais. Le conseil municipal met en demeure la compagnie de transport afin qu’elle déplace la voie sur la pointe nord du pont. Ce n’est que cinquante ans plus tard, en 1930, que les tramways sont remplacés par les autocars. La rue Royale va devoir attendre l’an 2000 pour renouer avec le tramway du 21e siècle. C’est l’avènement de la ligne A, nouvelle liaison Nord-Sud de l’agglomération orléanaise entre Fleury-les-Aubrais et Orléans-la-Source.

Au trafic des transports en commun s’ajoute progressivement celui des automobiles. Avec la mise en place d’un réseau national routier sous l’Ancien Régime, la rue est située sur le passage de la route Royale Paris-Toulouse dès sa création. Jusqu’au milieu du 20e siècle, la rue Royale est également le passage obligé à tout véhicule qui emprunte le trajet de la route nationale 20, l’héritière de l’ancienne route Royale. C’est pour faire face aux difficultés croissantes que pose la traversée d’Orléans par la Nationale, qu’un nouveau tracé se dessine. La RN 20 emprunte désormais l’avenue de Paris, puis les mails vers le pont Joffre. Par arrêté ministériel du 26 janvier 1970, la rue Royale, comme la rue Bannier, sont reclassées dans la voirie départementale, puis dans la voirie communale en 1989.

 

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