D'un camp de prisonnier allemands durant la Grande Guerre aux nouveaux projets urbains

Un camp de prisonniers allemands

Le 4 septembre 1914, un mois après le début des hostilités liées à la Grande Guerre, l’Orléanais est placé dans la zone des armées. Orléans, est le siège du 5ème corps d’armée et comprend sept casernes, ainsi que diverses installations militaires. Toute la ville se transforme avec les mouvements des populations civile et militaire. La gare est un important point de transit pour les troupes en partance pour le front, pour l’arrivée des réfugiés et des blessés vers les hôpitaux temporaires. En 1914, les troupes alliées sont présentes dans la ville et notamment les troupes anglaises et hindoues qui installent leur campement de toiles de tentes aux Groues.                      

Le 13 juillet 1915, c’est par voie de presse que les orléanais apprennent l’ouverture d’un camp de prisonniers allemands sur le terrain militaire des Groues (Journal du Loiret). Entouré de barbelés, le futur camp est équipé de tentes dotées de paillasses et de couvertures, ainsi que de baraquements en planches. Si dans un premier temps l’ensemble des hébergements peut contenir 600 prisonniers, le futur camp est prévu pour en accueillir jusqu’à 2 000.

Le 21 juillet, le journal titre : « Les prisonniers boches sont arrivés ». Entre 1915 et 1919, ce sont des centaines de prisonniers allemands et autrichiens qui vont transiter par le camp des Groues. Ces soldats arrivent des lieux de leur capture ou bien encore d’autres camps pour être affectés aux travaux agricoles et autres corvées de manutention, à la construction du canal d’Orléans. Durant toute cette période, le Journal du Loiret relate les va-et-vient des convois qui arrivent en gare d’Orléans pour être conduits à pied sous escorte jusqu’aux Groues. C’est plus d’un millier de prisonniers qui vont quitter ce camp le 23 juin 1919 qui cesse officiellement d’exister le 5 août 1920.

 

De nouveaux projets urbains

Après la Première Guerre mondiale, la loi du 14 mars 1919, modifiée et complétée le 19 juillet 1924, impose aux villes de 10 000 habitants et plus de se doter d'un « plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension ». En application de cette nouvelle réglementation, la municipalité d’Orléans confie cette mission à M. Besnard, directeur honoraire des travaux municipaux.

La chambre de commerce d’Orléans et du Loiret est notamment chargée d’apporter son concours à cette étude. Elle crée une commission spéciale chargée de fournir une expertise et rend ses conclusions le 7 mai 1920. Parmi les préconisations rendues pour le nord de la ville, c’est en bordure des Groues qu’il est envisagé de créer un nouveau boulevard permettant de délimiter les futurs quartiers de la ville. Ce nouvel axe partant de la Madeleine, doit aussi permettre d’assainir le ruisseau de la Chilesse en créant un grand égout collecteur remontant jusqu’au faubourg Bannier. Sur le terrain des Groues, on évoque la possibilité de créer une gare de l’aviation civile pour y  établir un service régulier postal et de voyageurs, tout en déplaçant plus au nord le champ de manœuvres.

Le 20 juin 1922, le rapport définitif remis par M. Besnard prévoit quant à lui un aménagement ambitieux pour le terrain des Groues et ses abords : « Sur ce terrain, d’une surface d’environ 40 hectares, seront installés un parc de sports, un parc d’entraînement, des pelouses pour exercices en plein air, des jeux de tennis et de croquets ; des jeux pour les vieillards et les enfants. Nous conserverons le stand situé à proximité pour servir aux exercices de tir (…). En face l’entrée principale du parc des sports, pourront s’édifier d’agréables constructions étagées sur le magnifique coteau d’où la vue s’étend sur Orléans ».

En 1930, le plan présenté en 1922 par M. Besnard reçoit un avis défavorable de la part de la commission départementale d’aménagement. Le projet d’établissement d’un jardin public et d’un stade sur le terrain des Groues ne verra jamais le jour.

 

 

 

Date de modification : 2 février 2021

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