Les débuts de la Fête fédérale d'Orléans
Samedi 18 mai
Programme de la Fête fédérale
La Fête fédérale de gymnastique est placée sous la présidence de Paul Painlevé, le ministre de la Guerre. 7 000 participants de 358 sociétés sportives et des compétiteurs individuels provenant de toute la France et même de l’étranger (Italie, Belgique, Roumanie…) se retrouvent à Orléans les 18, 19, et 20 mai, week-end de Pentecôte, pour les compétitions sportives et les nombreuses célébrations qui les accompagnent. Le président de la République, Gaston Doumergue, n’y assiste pas, bien que la Fête soit placée sous son haut patronage.
Peuvent concourir en section les sociétés faisant partie de l’USGF et celles invitées (c’est le cas des sociétés étrangères). Le championnat de France individuel est ouvert à tous les gymnastes au-dessus de 18 ans de nationalité française, à condition qu’ils aient le statut de gymnaste amateur. Les gymnastes des sociétés étrangères peuvent également s’inscrire, mais seront classés dans une catégorie d’honneur. Les épreuves individuelles sont celles imposées par le Comité Luxembourgeois, en préparation du Tournoi international de Luxembourg qui aura lieu l’année suivante.
Des tribunes sont installées pour les spectateurs autour de l’Île Arrault et de l’avenue du Champ-de-Mars où se déroulent les compétitions.
Tribune officielle : 25 F (17 €)
Tribune de face : 10 F (environ 6,50 €)
Tribunes latérales : 8 F (5,25 €)
Promenoir : 2 F (environ 1,25 €)
Enfants de moins de -13 ans : 2 F en tribune, 1 F sur le promenoir (environ 60 centimes)
Cartes permanentes valables 3 jours: tribune officielle 45 F, tribunes de face 30 F, tribunes latérales 24 F, promenoir 6 F
La jeunesse à l'honneur
Le samedi 18 mai est réservé aux compétitions scolaires, qui ont lieu de 7 h à 11 h du matin à l’Île Arrault. 2 500 jeunes athlètes des collèges, lycées et écoles de toute la France s’affrontent à des exercices de gymnastiques (anneaux, barre fixe, barres parallèles, cheval d'arçons) et d’athlétisme (saut en longueur et à la perche, lancer de poids, course). Il y a trois catégories, juniors (de 15 à 18 ans non révolus), senior (de 18 à 21 ans), et mixte (quatre juniors et un senior).
Le costume obligatoire est pantalon blanc ou culotte blanche avec bas noirs, chemise ou maillot blanc, ceinture noire, chaussures avec semelles en caoutchouc dites « bain de mer ». Pour les enfants comme pour les adultes, porter une tenue non réglementaire et travailler pieds nus sont passibles d’élimination.
Les grands vainqueurs des jeux sont le Lycée Louis-le-Grand et le Collège de Melun pour les seniors et le Collège de Sète pour les juniors.
L’après-midi, c’est la « Fête de la Jeunesse », un événement que la Ville d’Orléans organise chaque année depuis la fin de la Grande Guerre. Les délégations scolaires défilent de la Place du Martroi à l’Île Arrault, où les enfants réalisent des mouvements d’ensemble (gymnastique synchronisée) et des ballets. Les délégations scolaires sont hébergées dans des établissements scolaires.
L'ouverture de la Fête
Les concours des délégations militaires ont également lieu le samedi. La rencontre sportive ne comporte pas que de la gymnastique pure mais aussi des compétitions d’athlétisme, d’escrime, de tir (au Stand des Groues), et de natation (dans le canal d'Orléans, devant le Cabinet Vert), qui commencent le samedi après-midi pour les scolaires comme pour les adultes.
Le soir, le drapeau de l’USGF est présenté à Eugène Turbat, maire d’Orléans, entouré des délégations étrangères de Grande-Bretagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Tchécoslovaquie et Yougoslavie.
C’est la première manifestation officielle d’Eugène Turbat en tant que maire. Il succède à Théophile Chollet, organisateur des Fêtes et décédé trois semaines auparavant. Il prononce un discours louant l’esprit de paix et d’entraide qui anime les rencontres de gymnastique et l’esprit sportif en France, sentiment appuyé par Henri Paté, sous-secrétaire d’État à l’Éducation Physique.
Un banquet a lieu dans les salons du restaurant Jeanne-d’Arc, Place du Martroi, après la cérémonie. S'ensuit un congrès au Théâtre municipal, durant lequel Henri Paté proclame l’engagement du gouvernement dans l’enseignement de l’éducation physique à l’école. Un concert donné par la Garde Républicaine dans le Parc Louis-Pasteur clôt la journée.