Les usines de traitement

Les usines de traitement 

Incinérer ?

Tout au long du 20e siècle, la manière de traiter les déchets pour les faire disparaître plus rapidement et de façon plus hygiénique revient ici ou là dans les débats municipaux. Partout en France, les collectivités font face à des expérimentations et des doutes. Orléans n’y échappe pas. Des retours d’expérience auprès d’autres villes sont sollicités. Des visites d’usine sont organisées, notamment en région parisienne. Le coût prévisionnel de construction d’une usine cumulé à l’incertitude du résultat revient toujours comme un frein.

Installation de 3 fours à une cellule système Venien pour l'incinération des ordures ménagères : avant-projet. Plans (extrait). 1935. AMO 2M36.
Installation de 3 fours à une cellule système Venien pour l'incinération des ordures ménagères : avant-projet. Plans (extrait). 1935. AMO 2M36.

En 1907, un four est édifié sur le terrain de l’ancien Réservoir (actuelle rue Marcel-Proust) pour des essais d’incinération avec un gazogène de 100 CV. Mais de nombreuses plaintes arrivent en raison des fumées et des eaux nauséabondes chargées en sulfure de carbone qui se dégagent. Les essais sont stoppés. L’incinération est pourtant présentée comme l’avenir puisqu’elle permettrait de réduire les surfaces nécessaires pour l’entreposage des résidus.

Dans les années 1920, cette solution est à nouveau écartée, toujours en raison des coûts. Le broyage après désinfection est une autre solution avancée à cette époque. 

En 1938, le Docteur Limouzi, adjoint au maire, rappelle que la Ville sera obligée d’adopter l’incinération tôt ou tard et que, dans certaines villes, il existe même des incinérateurs au domicile des particuliers. En octobre 1940, alors qu’il faut penser à reconstruire la ville bombardée quelques mois plus tôt, le conseil municipal évoque l’étude d’une usine d’incinération devenue indispensable et dont les calories serviraient au chauffage urbain. Mais après-guerre, la question demeure sans solution malgré les propositions.

Usine de traitement selon le procédé SERAU : projet sans suite. Photographie. 1951. AMO 6O16.
Usine de traitement selon le procédé SERAU : projet sans suite. Photographie. 1951. AMO 6O16.

La première usine de traitement des ordures ménagères

En 1951, un projet d’envergure est étudié sans suite. Le 27 avril 1962, la décision de principe de construire une usine de traitement est enfin adoptée. Le député-maire Roger Secrétain indique qu’on ne sait plus quoi faire des ordures ménagères et que l’incinération - procédé longtemps envisagé - est trop onéreux et inefficace. L’usine permettra, après tri et stérilisation, de transformer les ordures en compost à redistribuer en engrais dans les exploitations alentour. Dans un premier temps, la Ville d’Orléans lance un concours auprès d’entreprises spécialisées pour un édifice d’un coût de 3 millions de francs capable de traiter 150 tonnes d’ordures par jour. L’idée de l’ouvrir aux communes avoisinantes émerge. Après avoir envisagé un temps l’implantation sur le terrain municipal du Trousset, à Saint-Jean-de-Braye, des terrains sont en fait acquis rue Hatton et rue de la Corne-de-Cerf. Le SIVOMAO est constitué pour regrouper les communes intéressées par la compétence « ordures ménagères ». En 1964, la société Carel Fouché, qui présente un procédé par fermentation aérobie accélérée, est choisie pour construire la première usine, agrandie quelques années plus tard. On l’appelle alors l’usine de Bizette avant de la désigner plus tard sous le vocable de l’UTOM de la rue Hatton. Au début des années 1970, le projet de construction d’une deuxième usine, en évoquant à nouveau le Trousset à Saint-Jean-de-Braye est avancé.

L’implantation de la première usine ne se fait pas sans heurts. Les riverains évoquent les problèmes de bruits liés aux machines et à la rotation des camions. Ils évoquent aussi les matières plastiques qui s’envolent et s’échappent. Le SIVOMAO aura alors pour tâche complexe d’intégrer ces remarques par la suite, à l’occasion des réfections et des modernisations de l’UTOM.

Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi138.
Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi138.
Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi139.
Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi139.
Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi140.
Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi140.
Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi141.
Usine de Traitement des Ordures Ménagères (UTOM), rue Hatton. Photographie. Vers 1974. Photo Parisot. AMO 11Fi141.
Publicités pour le "Compostor". Imprimé.
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Le saviez-vous ?

Le « compostor, compost de résidus ménagers » fut proposé à la vente à l'UTOM jusqu’à des lots de plusieurs tonnes. Une série de dépliants est éditée pour donner les tarifs, la composition, expliquer le procédé de fabrication et les méthodes d’utilisation de ce produit vanté comme étant « de notre région ».

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